La BCE divisée en septembre sur le recalibrage de son plan d’urgence (minutes)

AWP

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Pour certains membres du conseil des gouverneurs, la flexibilité donnée au PEPP nécessitait «une réduction plus substantielle», selon le compte-rendu de leur réunion du mois dernier.

Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne s’est montré divisé en septembre sur le degré de ralentissement de ses rachats de dette, principal outil de soutien à l’économie face au COVID-19, selon le compte-rendu de leur réunion publié jeudi.

«Un certain nombre de commentaires ont été faits dans les deux sens sur le recalibrage du rythme des achats dans le cadre du PEPP», le programme d’urgence activé en mars 2020, souligne le compte-rendu.

Depuis le départ, le PEPP cherche à garantir de bonnes conditions de financement et à soutenir l’activité minée par la pandémie de COVID-19.

Pour certains membres du conseil des gouverneurs, la flexibilité donnée au PEPP nécessitait «une réduction plus substantielle» par rapport au rythme mensuel de l’ordre de 80 milliards d’euros de rachats par mois prévalant depuis mars, selon le compte-rendu.

En revenant au rythme des rachats connu «en début d’année», le programme permettrait d’obtenir les mêmes effets «tant les conditions de financement que les perspectives économiques s’étaient améliorées entre-temps», est-il noté.

D’autres voix ont appelé à une «réduction prudente» du rythme des achats compte-tenu de tensions observées sur les rendements d’emprunts obligataires.

«Un rythme plus lent pourrait induire des perceptions du marché d’une politique monétaire plus stricte que prévu, ce qui pourrait entraîner un durcissement des conditions de financement», a-t-il été souligné.

Avec le risque qu’une réduction des achats au cours des prochains mois «soit interprétée comme un tapering», soit une réduction progressive jusqu’à leur arrêt, des interventions sur le marché, sevré alors d’un élément essentiel de soutien.

Avec l’évaluation des conditions de financement, les perspectives d’inflation jouent un rôle central dans le calibrage du PEPP, selon la BCE.

Or, l’inflation élevée ces derniers mois en zone euro, à 3% en août, à cause de la flambée des prix de l’énergie et d’effets de base, ne doit pas inciter la BCE à «surréagir», a martelé fin septembre sa présidente Christine Lagarde.

La politique monétaire doit rester accommodante pour sortir de la pandémie en toute sécurité et «ramener durablement l’inflation à 2%», soit l’objectif à terme de l’institut, a-t-elle ajouté.

La réunion de septembre ayant décidé d’un ralentissement «modéré» du volume de rachats de dette, la discussion sur l’avenir de ce soutien monétaire sera menée en décembre.

Le PEPP, fort d’une enveloppe de 1’850 milliards d’euros, doit prendre fin à partir de mars 2022 et l’institution de Francfort se garde la possibilité de remettre la vapeur si les conditions de marché l’exigent.

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