La BCE déterminée à ne pas laisser «s’incruster» l’inflation, déclare Christine Lagarde

AWP

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«Nous ne laisserons pas cette phase d’inflation élevée influencer le comportement économique et créer un problème d’inflation durable», affirme la présidente de la Banque centrale européenne.

La Banque centrale européenne (BCE), engagée dans un resserrement monétaire pour combattre l’inflation, doit tout faire pour empêcher que «s’incrustent» durablement les effets des hausses de prix, a déclaré mardi sa présidente, Christine Lagarde.

Dans un environnement économique profondément bouleversé par les effets de la pandémie et de la guerre en Ukraine, «la politique monétaire ne peut empêcher les premiers effets de bon nombre de ces chocs. Mais elle peut garantir qu’ils ne s’incrustent pas. C’est ce que fait la BCE», a estimé Mme Lagarde dans un discours à Francfort.

«Nous ne laisserons pas cette phase d’inflation élevée influencer le comportement économique et créer un problème d’inflation durable», a ajouté le présidente de l’institution monétaire, reconnaissant que la hausse des prix dans la zone euro «s’est avérée beaucoup plus élevée et plus persistante que prévu initialement».

Mme Lagarde estime que le double choc de la pandémie et de l’invasion russe de l’Ukraine «ont entraîné des tournants dans notre environnement économique», qui auront des conséquences persistantes sur la structure de l’offre et de la demande.

«La coupure des approvisionnements en gaz due à l’invasion russe est devenue un changement structurel majeur qui aura des ramifications pendant plusieurs années», a-t-elle notamment décrit, avec des prix des combustibles fossiles «susceptibles d’être plus élevés pendant un certain temps».

«Si les prix de l’énergie sont durablement plus élevés pendant la transition, cela pourrait avoir un impact sur la production industrielle en Europe, affectant à la fois l’offre et les prix», analyse Mme Lagarde.

De la même façon, «la mondialisation est en train de changer», en raison des perturbations créées par la pandémie de Covid-19 qui a bouleversé les chaînes logistiques internationales.

«Bien que je doute que nous assistions à une démondialisation, les entreprises sont susceptibles de détenir des stocks plus élevés de manière permanente et de raccourcir leurs chaînes d’approvisionnement», explique l’ancienne ministre française. Autre conséquence selon elle: une possible «délocalisation de la production à forte intensité énergétique» hors de la zone euro.

Ces changements structurels de l’offre «sont un facteur important qui fait persister une inflation supérieure à l’objectif plus longtemps», a-t-elle admis.

L’inflation a atteint un record de 9,1% dans la zone euro en août.

En septembre, la BCE a franchi un pas historique en relevant d’un coup de 75 points de base ses taux directeurs, du jamais-vu depuis l’entrée en vigueur de l’euro.

La BCE entend poursuivre ces hausses de taux.

«L’ajustement du rythme des hausses de taux est un outil clé pour signaler notre détermination à remplir notre mandat et à contenir les anticipations d’inflation. Et aller plus vite au début du cycle de hausse traduit clairement notre engagement à ramener l’inflation à notre cible à moyen terme», autour de 2%, a assuré Mme Lagarde.

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