La BCE attend la preuve d’un «retournement durable» sur les salaires

AWP

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Dans le compte rendu de sa dernière réunion, la banque centrale juge cette condition «nécessaire pour obtenir une confiance suffisante» dans le fait d’atteindre l’objectif d’inflation de 2%.

La Banque centrale européenne a jugé en décembre que l’évolution des salaires en zone euro était encore trop incertaine pour croire à un recul durable de l’inflation, justifiant de laisser les taux directeurs inchangés, selon le compte rendu de la réunion publié jeudi.

«Les preuves convaincantes d’un retournement durable» dans l’évolution des salaires ne sont «pas encore apparues», énonce le document. Or, c’est ce qui serait «nécessaire pour obtenir une confiance suffisante» dans le fait d’atteindre l’objectif d’inflation de 2%, est-il ajouté.

En décembre, les gardiens de l’euro ont prolongé la pause sur les taux décrétée en octobre après dix relèvements d’affilée pour combattre l’inflation élevée en zone euro et suggéré qu’aucune nouvelle hausse n’était à prévoir.

Mais de nombreux risques pesant sur l’inflation ont été constatés, notamment la dynamique des salaires qui pourraient encore progresser en zone euro pour compenser l’augmentation des prix laissant craindre la mise en place d’une spirale prix-salaires.

Les responsables de la BCE ont donc jugé prématuré, en décembre, de débattre d’une baisse des taux, alors que les marchés s’attendent, eux, à un premier assouplissement en avril.

En décembre, l’inflation de la zone euro a légèrement accéléré à 2,9%, après 2,4% en novembre, un sursaut qui était largement anticipé.

Alors que les coûts unitaires de main-d’oeuvre ont augmenté à un «rythme record de 6,6% au troisième trimestre» de 2023 sur fond de pénurie de main-d’oeuvre, les perspectives sur les salaires ont été jugées «essentielles» par les banquiers centraux pour «comprendre les pressions inflationnistes à moyen terme».

Selon les projections de la BCE, la croissance de la rémunération par salarié, de 5,3% en moyenne en 2023, devrait s’établir à environ 4,5% en 2024, puis à 3,8% en 2025.

De quoi imposer «de rester vigilant», en d’autres termes de «maintenir une position restrictive pendant un certain temps», selon les minutes.

Les choses seraient-elles en train d’évoluer? Alors que la prochaine réunion de la BCE fixant le cap monétaire en zone euro se tiendra dans une semaine, plusieurs membres du conseil des gouverneurs se sont récemment prononcés sur la possibilité de baisser des taux à partir de l’été.

«Je dirais aussi que c’est probable», a déclaré mercredi la présidente de la BCE, Christine Lagarde, à Davos.

Tout dépendra toutefois de données économiques clés, notamment sur l’évolution des salaires, qui ne seront pas disponibles avant la fin du printemps.

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