L’inflation poussée par les loyers en mai

AWP

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L’IPC a augmenté de 0,3% en mai par rapport au mois précédent à 101 points, ce qui correspond à une progression de 0,6% sur un an, d’après l’Office fédéral de la statistique (OFS).

L’indice des prix à la consommation (IPC) en Suisse a évolué en mai pour le deuxième mois consécutif en zone positive, une évolution qui s’explique en grande partie par la hausse des loyers et des tarifs pour les voyages à forfait internationaux. Les spécialistes tablent sur une poursuite du renchérissement ces prochains mois, qui devrait cependant perdre de son souffle en 2022.

L’IPC a augmenté de 0,3% en mai sur un mois à 101 points, une progression de 0,6% sur un an, d’après l’Office fédéral de la statistique (OFS).

Le communiqué publié lundi précise que l’inflation sous-jacente, qui correspond au total sans produits frais et saisonniers, énergie et carburants, a progressé de 0,2% par rapport à avril, comme par rapport au mois de mai de l’année dernière.

De leur côté, les prix des produits indigènes se sont appréciés de 0,2% par rapport au mois précédant et comparé à mai 2020, portant l’indice à 100,6 points. Au niveau des produits importés, l’indice s’est établi à 102,5 points, une progression de 1,6% par rapport au printemps 2020 et une élévation plus modeste de 0,3% par comparaison mensuelle.

Cette évolution est conforme aux attentes des économistes questionnés par AWP, qui s’attendaient à une accélération de 0,5% à 0,7% sur un an et une variation mensuelle entre 0,2% et 0,4%.

La hausse ne devrait pas durer

Jack Allen-Reynolds, économiste en chef senior pour l’Europe chez Nordic & Swiss Economics, table sur une poursuite de l’inflation ces prochains mois, essentiellement à cause de l’envolée des prix de l’or noir.

Comme premier facteur de la poursuite du renchérissement en 2021, M. Allen-Reynolds invoque la reprise de la conjoncture qui pourrait mettre les prix sous pression à court terme. Dans l’habillement et les chaussures, par exemple, les ménages se manifesteront sans doute par un effet de rattrapage, car en 2020 ils avaient mis leur consommation en veilleuse. Parallèlement, l’inflation dans l’hôtellerie et la restauration s’est hissée à son niveau le plus élevé depuis dix ans (+1,6%).

M. Allen-Reynolds signale que les goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement mondiale pourraient eux aussi générer une hausse des prix.

Mais l’expert renouvelle ses prévisions de chute des prix l’année prochaine. Pour lui, cela amènera la Banque nationale suisse (BNS) à vouloir maintenir ses taux directeurs à leur niveau actuel à «très long terme».

L’institut d’émission helvétique prévoit que l’inflation s’établira à 0,2% en 2021, à 0,4% en 2022 et à 0,5% en 2023, alors qu’à fin 2020 il calculait encore un taux d’inflation de 0% pour cette année et de 0,2% pour l’exercice suivant. Reste à voir si la BNS réévaluera ses prévisions de renchérissement mi-juin lors de son annonce trimestrielle de politique monétaire.

A l’échelle globale, alors que la reprise post-pandémie se profile et que l’inflation progresse, la question est désormais de savoir quelle banque centrale durcira sa politique monétaire le plus vite, ce qui rendrait sa monnaie plus attractive.

La Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) se gardent pour l’instant d’ouvrir la porte à une hausse des taux directeurs. A mi-mai aux Etats-Unis, l’inflation sur douze mois s’est pourtant fortement accélérée à 4,2% par rapport à avril 2020, après 2,6% en mars, selon l’indice des prix à la consommation CPI publié mercredi dernier par le département du Travail.

Quant au taux d’inflation annuel de la zone euro, il s’est établi à 1,3% en mars, contre 0,9% en février. Dans ce contexte, la question de l’inflation sera surveillée de près par les analystes, jeudi lors de la réunion de politique monétaire de la BCE.
 

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