Le yen au plus bas depuis 15 ans face à l’euro

AWP

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Vers 22h30, la devise nippone lâchait 0,43% face à la monnaie unique, à 165,68 yens pour un euro. Plus tôt, elle était descendue jusqu’à 165,74 yens.

Le yen a enregistré de nouveaux planchers de plusieurs années face à l’euro et au dollar mardi, toujours prisonnier de la politique accommodante de la Banque du Japon, dont le marché n’attend pas de décision forte à l’issue de sa réunion de jeudi et vendredi.

Vers 20H25 GMT, la devise nippone lâchait 0,43% face à la monnaie unique, à 165,68 yens pour un euro. Plus tôt, elle était descendue jusqu’à 165,74 yens, une première depuis 15 ans.

La monnaie de l’archipel a également reculé jusqu’à son plus bas niveau depuis 33 ans contre le billet vert, à 154,88 yens pour un dollar.

Pour Bipan Rai, de CIBC Capital Markets, ce nouveau fléchissement du yen a été provoqué par des rumeurs selon lesquelles le gouvernement japonais n’allait pas intervenir pour soutenir sa monnaie.

Les opérateurs spéculent depuis plusieurs semaines sur un possible achat massif de yens par le ministère japonais des Finances.

«Il est normal de penser que l’environnement est propice à une action appropriée sur le marché des changes, mais je ne dirai pas de quelle action il s’agit», a déclaré le ministre des Finances, Shunichi Suzuki.

Par ailleurs, la devise japonaise n’a pas été aidée par les déclarations du gouverneur de la Banque du Japon (BoJ), Kazuo Ueda, qui a estimé «approprié» de maintenir la politique monétaire actuelle tant que l’inflation de base (hors alimentation et énergie), reste inférieure à 2% par an.

L’inflation hors produits frais a ralenti au Japon en mars, à 2,6% sur un an contre 2,8% en février.

Les responsables de la BoJ se réunissent jeudi et vendredi pour examiner la politique monétaire de l’institution.

«Le scénario de base est que la Banque du Japon maintienne ses taux inchangés», a expliqué Bipan Rai.

«Pour autant», ajoutent les analystes de Brown Brothers Harriman, dans une note, «la BoJ pourrait relever sa prévision d’inflation de base pour 2024. L’ampleur de cette révision donnera des indications quant à la trajectoire monétaire.»

Peter Boockvar, de Bleakley Financial Group, a relevé, dans le rapport PMI de S&P Global sur l’activité au Japon en mars, que les entreprises nippones faisaient face à une accélération des coûts d’approvisionnements et de main d’oeuvre, qu’elles ont répercutés à leurs clients.

Pour lui, «la BoJ va de nouveau monter ses taux cette année, mais pas beaucoup».

En mars, la Banque du Japon a relevé son principal taux directeur pour la première fois depuis 17 ans, le passant de -0,1% à 0%.

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