L’euro descend sous 1,12 dollar après les propos de Mario Draghi

AWP

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La monnaie européenne s’échangeait à 1,1195 dollar vers 21h, contre 1,1218 lundi soir.

L’euro reculait mardi face au dollar, pénalisé par des propos du patron de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, évoquant la possibilité d’une future baisse des taux.

Vers 19H00 GMT (21H00 à Paris), l’euro perdait 0,20% face au billet vert et s’échangeait à 1,1195 dollar, contre 1,1218 lundi à 21H00 GMT.

La devise européenne s’est soudainement repliée quand Mario Draghi a souligné, à l’occasion du séminaire annuel de l’institution, que des «mesures de relance supplémentaires seront nécessaires» si l’inflation continue à s’éloigner du niveau légèrement inférieur à 2% visé par l’institut.

«Les commentaires de M. Draghi étaient de toute évidence bien préparés, les mots soigneusement choisis, pour envoyer un signal clair: la BCE est prête à agir», a commenté Nick Bennenbroek, de Wells Fargo.

Si la BCE décidait d’abaisser à nouveau ses taux, cela aurait notamment pour effet de rendre l’euro moins rémunérateur, et donc moins attractif pour les cambistes.

Les propos de M. Draghi ont, en tout cas, fait réagir le président américain, Donald Trump, qui a estimé qu’une nouvelle baisse des taux donnait un «avantage injuste» à l’Union européenne face aux Etats-Unis en faisant chuter l’euro face au dollar. Des accusations rejetées par le patron de la BCE, qui a plus tard assuré que l’institution ne cherchait pas à influencer les taux de change.

Les cambistes vont désormais tourner leur attention vers la réunion de la Réserve fédérale américaine, qui doit se terminer mercredi.

«On ne s’attend pas à l’annonce d’un abaissement des taux ou de mesures de politique monétaire mais on sera attentif à tout commentaire, toute indication, sur les décisions à venir de la Fed», a indiqué M. Bennenbroek.

Les acteurs du marché évaluent déjà à 85% la probabilité d’une baisse des taux en juillet, selon un outil de la plateforme boursière CME.

Face à la guerre commerciale menée par Washington contre la Chine, la Banque centrale américaine pourrait, en effet, être tentée de stimuler l’économie afin d’éviter un ralentissement trop marqué de la croissance.

Il est difficile de savoir quelle devise, de l’euro ou du dollar, va le plus être affectée par les anticipations de politique monétaire au cours des prochaines semaines, a remarqué M. Bennenbroek. Mais «les cambistes ont pour l’instant bien plus intégré dans les cours l’idée d’une baisse des taux aux Etats-Unis que de nouvelles mesures de soutien en Europe», a-t-il estimé.

La livre britannique est de son côté tombée mardi à un nouveau plus bas depuis janvier face à l’euro et au dollar, à 89,75 pence pour un euro et à 1,2506 dollar pour une livre, avant de se reprendre. Vers 19H00 GMT, elle montait face au billet vert, à 1,2562 dollar, comme face à la devise européenne, à 89,11 pence pour un euro.

L’incertitude autour de la succession de la Première ministre britannique, Theresa May, continue à peser sur la devise.

Le député conservateur Boris Johnson, champion des pro-Brexit, a conforté mardi son avance dans la course à la succession de Theresa May en terminant largement en tête du deuxième tour d’un vote pour la direction du parti conservateur. Mais le modéré Rory Stewart, qui défend une approche pragmatique du Brexit, a créé la surprise en se qualifiant pour le troisième tour.

Vers 19H00 GMT, le yen montait face à l’euro, à 121,40 yens pour un euro, et dans une moindre mesure face au billet vert, à 108,45 yens pour un dollar.

Le franc suisse montait un peu face à la monnaie européenne à 1,1197 franc suisse pour un euro et baissait face au billet vert à 1,0002 franc suisse pour un dollar.

L’once d’or valait 1.346,48 dollars, contre 1.339,65 dollars lundi soir.

La monnaie chinoise a terminé à 6,9032 yuans pour un dollar, contre 6,9258 yuans lundi à 15H30 GMT.

Le bitcoin valait 9.115,63 dollars, contre 9.273,05 lundi soir, selon des chiffres compilés par Bloomberg. 

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