L’euro montait face au dollar mardi, poursuivant la forte progression entamée il y a deux semaines sur fond de tensions commerciales accrues et de spéculation sur une baisse des taux de la Banque centrale américaine.

A 19H00 GMT (21H00 à Paris), l’euro s’échangeait à 1,1329 dollar, contre 1,1312 dollar lundi à 21H00 GMT. Depuis la fin mai, l’euro a pris environ 2% face au dollar.

«Cela a été 15 jours étranges de progression inattendue pour la monnaie unique», a commenté James Stanley, de DailyFX.

Le contexte de fortes tensions commerciales entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires, le Mexique et la Chine, a fait pression sur le dollar, aidant la monnaie unique.

Dans le même temps, la perspective largement anticipée par les investisseurs d’une baisse de taux d’intérêt de la banque centrale américaine (Fed) cet été a aussi lesté le billet vert. Un assouplissement monétaire rendrait la devise moins rémunératrice pour les investisseurs, ce qui pèse donc sur sa valeur.

Plusieurs données économiques ont accrédité ces derniers temps la thèse d’un ralentissement économique aux Etats-Unis justifiant une baisse de taux pour soutenir l’activité. Un des derniers indicateurs en date est un rapport mensuel sur l’emploi jugé plutôt décevant vendredi.

Le marché a par ailleurs été marqué mardi par des commentaires du président américain, Donald Trump, sur une supposée sous-évaluation de l’euro.

Dans un tweet matinal, l’occupant de la Maison Blanche a affirmé que «l’Euro et les autres monnaies sont dévaluées face au dollar, désavantageant les Etats-Unis», tout en réitérant sa critique désormais habituelle contre les taux «trop élevés» de la Fed.

«Nous pensons que l’euro est proche de là où il devrait être, si l’on se réfère aux fondamentaux économiques», ont réagi les analystes de Scotiabank.

Par ailleurs, le marché gardait un oeil sur le niveau du yuan chinois, qui a atteint lundi son plus faible niveau face au dollar depuis six mois, à 6,9383 yuans pour un dollar.

Alors que les Etats-Unis ont exhorté la Chine à ne pas laisser la monnaie s’affaiblir au-delà du seuil de 7 yuans pour un dollar, le responsable de la Banque centrale chinoise, Yi Gang, a laissé entendre vendredi qu’elle pourrait dorénavant ne plus le défendre.

«Je ne pense pas (...) qu’un chiffre soit plus important (qu’)un autre», a-t-il dit.

Les analystes de UBS abondaient, jugeant que le seuil des 7 yuans n’est qu’un niveau comme un autre et que la Banque centrale chinoise ferait bien de le traiter comme tel.

«Sinon, la Chine se prive d’une marge de manoeuvre en politique monétaire, ce qui pourrait être dangereux», ont-ils prévenu.

Enfin, la livre britannique restait ferme, profitant de solides statistiques sur l’emploi au Royaume-Uni malgré les incertitudes économiques et politiques du Brexit.

Vers 19H00 GMT, le yen reculait face à l’euro, à 122,95 yens pour un euro, comme face au billet vert, à 108,52 yens pour un dollar.

La devise britannique montait légèrement face à l’euro, à 89,07 pence pour un euro, comme face au dollar, à 1,2720 dollar pour une livre.

Le franc suisse perdait du terrain face à l’euro, à 1,1243 franc suisse pour un euro, comme face au dollar, à 0,9923 franc suisse pour un dollar.

L’once d’or valait 1.326,89 dollars, contre 1.328,15 dollars lundi soir.

La monnaie chinoise a fini à 6,9114 yuans pour un dollar, contre 6,9311 yuans lundi à 15H30 GMT.

Le bitcoin valait 7.884,59 dollars, contre 7.963,96 dollars lundi soir, selon des chiffres compilés par Bloomberg.