L’euro chute, la fragilité de Credit Suisse inquiète pour l’économie européenne

AWP

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Le risque qui pèse sur le secteur bancaire, à la veille d’une réunion de la BCE, faisait perdre à l’euro 1,71% à 1,0549 dollar vers 14h50, tandis que la devise suisse cédait 0,89% à 0,9224 franc pour un dollar.

L’euro et les autres grandes devises européennes piquaient du nez mercredi face au dollar, plombées par le plongeon des valeurs bancaires en Europe alors que le premier actionnaire de la banque Credit Suisse a exclu de monter davantage au capital.

Le risque qui pèse sur le secteur bancaire, à la veille d’une réunion de la Banque centrale européenne (BCE), faisait perdre à l’euro 1,71% à 1,0549 dollar vers 13H50 GMT (14H50 HEC), tandis que le franc cédait 0,89% à 0,9224 franc pour un dollar.

Face au yen, l’euro chutait de 2,68% à 140,20 yens.

L’or, autre valeur refuge, gagnait 1,67% à 1.922,50 dollars l’once, et voyait son prix en euro grimper de 2,72% à 1.822,40 euros, un sommet depuis avril 2022.

Les inquiétudes se concentrent sur Credit Suisse. Son premier actionnaire, la Saudi National Bank, ne va «absolument pas» soutenir la banque helvétique en montant davantage au capital, a expliqué son président Ammar al-Khudairy dans une interview à Bloomberg TV.

Après la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB), «il semblerait que de plus en plus d’investisseurs regardent vers CS (Credit Suisse, ndlr) comme le prochain domino le plus probable», commente Neil Wilson, analyste chez Finalto.

Résultat, le cours de la banque suisse plongeait en Bourse.

Pour le marché des changes, la question est de savoir comment la BCE va réagir lors de sa réunion, alors que les déboires du secteur bancaire sont dus à une adaptation dans la douleur à des taux plus élevés.

«La BCE avait promis de monter ses taux de 50 points de base demain, mais cela ne suffira pas à soutenir l’euro si les inquiétudes sur la santé du système financier dominent», commente Jane Foley, analyste chez Rabobank.

De l’autre côté de l’Atlantique et depuis les données mardi sur l’inflation aux Etats-Unis, les investisseurs tablent désormais sur une hausse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Avant cette publication, le marché avait brièvement envisagé que la Fed pourrait au contraire maintenir ses taux inchangés en raison de l’instabilité générée par la faillite de SVB.

«Le marché, et il a raison à notre avis, prévoit désormais une hausse de 25 points de base lors de la réunion du comité de politique monétaire de la Fed la semaine prochaine», ce qui profite au dollar, note Derek Halpenny, analyste chez MUFG.

La livre perdait 0,63% à 1,2082 dollar.

Le Royaume-Uni ne sera «pas en récession technique cette année», contrairement à ce qu’indiquaient les précédentes prévisions, a assuré mercredi le ministre des Finances, Jeremy Hunt, au cours de la présentation budgétaire au Parlement.

Mais les déboires de secteur bancaire font prévoir aux investisseurs que la Banque d’Angleterre (BoE) ne relèvera pas ses taux lors de sa prochaine réunion.

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