Holcim voit bondir son bénéfice et gâte ses actionnaires au sortir de 2022

AWP

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La multinationale zougoise a généré un chiffre d’affaires de 29,18 milliards de francs en 2022, en hausse de 8,8% ou de presque 13% sur une base comparable.

Le fabricant de matériaux de construction Holcim a vu son bénéfice s’envoler en 2022, soutenu par les cessions au Brésil et en Inde. Les actionnaires se verront proposer un dividende de 2,50 francs par titre, après 2,20 francs en 2021.

Jan Jenisch, le directeur général, s’est félicité d’une «année record», malgré les incertitudes géopolitiques et l’inflation. La multinationale zougoise a ainsi généré un chiffre d’affaires de 29,18 milliards de francs en 2022, en hausse de 8,8% ou de presque 13% sur une base comparable, selon le communiqué paru vendredi.

La contribution du segment Solutions & Products, pour lequel le groupe a multiplié les acquisitions l’an dernier notamment en Pologne, en Belgique et en particulier aux Etats-Unis, a représenté 19% des recettes totales, contre 8% en 2020, une part qui doit grimper à 30% d’ici 2025. Le groupe zougois s’est réjoui de s’être étendu sur le «marché très attractif d’Amérique du Nord».

Cette division a totalisé 5,5 milliards de recettes, soit une amélioration de moitié. Le chiffre d’affaires est toujours dominé par les ventes de ciment, qui ont très légèrement reculé à 16,34 milliards. Celui des granulats et du béton prêt à l’emploi ont progressé de respectivement 4% et 11%.

Au seul quatrième trimestre, les recettes totales ont décru de 7,6%, mais crû de 9,5% sur une base comparable. L’Ebit récurrent a respectivement baissé de 6,2% et augmenté de presque 10%. La marge afférente s’est améliorée à 15,9% après 15,7% un an plus tôt.

Bond du bénéfice net

En termes de rentabilité, l’Ebit récurrent a atteint l’an dernier 4,75 milliards (+3% ou +7,2% à périmètre constant), grâce aux marges «très élevées» dans l’activité de toitures et un rapport prix/coût positif pour le ciment, les granulats et le béton prêt à l’emploi.

Le bénéfice net est ressorti à 3,30 milliards, une envolée de 44%, porté par les cessions de ses activités au Brésil (1,025 milliard de dollars) et en Inde (6,4 milliards de francs). Ajusté des dépréciations et cessions, cet indicateur s’est par contre enfoncé de 9,4% à 2,21 milliards.

En octobre, Lafarge, avalé par Holcim en 2015, a été sanctionné aux Etats-Unis par une amende de 778 millions de dollars pour avoir collaboré avec l’Etat islamique (EI) en Syrie, un dossier pour lequel le cimentier est poursuivi en France pour «crimes contre l’humanité».

La performance a, dans l’ensemble, dépassé le consensus des analystes consultés par l’agence AWP, le dividende se situant même au-delà des attentes les plus optimistes.

Holcim assure «être plus fort que jamais», disposant d’un retour sur capitaux investis (ROIC) de 9,5% et d’un ratio d’endettement de 0,9x, lui donnant les moyens d’investir «dans la croissance durable avec des acquisitions supplémentaires et une accélération de la décarbonation et de la numérisation» de l’entreprise. Depuis janvier, le géant zougois a déjà procédé à sept rachats.

Le groupe a démarré l’année «à un rythme élevé». En 2023, le cimentier mise sur une croissance des recettes de 3 à 5% sur une base comparable, une croissance supérieure à la moyenne de l’Ebit récurrent à périmètre constant.

Par ailleurs, le président du conseil d’administration Beat Hess quittera sa fonction à l’issue de l’assemblée générale en mai. Le directeur général Jan Jenisch sera proposé pour le remplacer au faîte de l’organe de surveillance. Holcim s’est donné 12 mois pour lui trouver un successeur à la tête du comité exécutif.

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