Guerre en Ukraine: nouveaux chargements de céréales, sommet Poutine-Erdogan

AWP

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Parallèlement, l’ONG Amnesty International a persisté à accuser l’armée ukrainienne de mettre en danger la vie des civils dans la guerre avec la Russie.

Trois nouveaux chargements de céréales, cruciaux pour la sécurité alimentaire mondiale, ont quitté vendredi des ports ukrainiens en application de récents accords qui ont valu au président turc Recep Tayyip Erdogan les vifs remerciements de son homologue russe Vladimir Poutine au cours d’une importante rencontre bilatérale dans le sud-ouest de la Russie.

Le même jour, l’ONG Amnesty International a persisté à accuser l’armée ukrainienne de mettre en danger la vie des civils dans la guerre avec la Russie, tandis qu’une frappe russe sur Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine, a fait une vingtaine de blessés, selon les autorités locales.

Dans ce contexte, M. Erdogan cherchait, parmi les nombreux autres dossiers abordés dans la station balnéaire russe de Sotchi avec M. Poutine, comme la situation en Syrie et un «renforcement» des liens économiques entre leurs pays, à obtenir l’ouverture de négociations, si possible à Istanbul, en vue d’une trêve entre les belligérants en Ukraine.

«Grâce à votre participation directe et à la médiation du secrétariat de l’ONU, le problème lié aux livraisons des céréales ukrainiennes en provenance des ports de la mer Noire a été réglé», a en particulier lâché le chef de l’Etat russe à l’intention de son interlocuteur.

Rotations régulières

Cinq jours après le départ d’Odessa du premier cargo -attendu dimanche au Liban- transportant des céréales ukrainiennes depuis le début de l’invasion russe le 24 février, trois autres chargements, également de maïs, ont quitté l’Ukraine en convoi, a annoncé le ministère turc de la Défense.

Devrait s’ensuivre une série de rotations régulières pour ravitailler les marchés agricoles.

Les trois navires desserviront l’Irlande, l’Angleterre et la Turquie, a précisé le ministère turc. Simultanément, a-t-il souligné, un bâtiment fait route, lui aussi pour y charger des céréales, vers le port de Tchernomorsk, où il doit arriver samedi, a indiqué le ministre ukrainien des Infrastructures, Oleksandr Koubrakov.

La Russie et l’Ukraine ont signé deux accords séparés, validés par la Turquie et les Nations unies, qui permettent les exportations de céréales ukrainiennes immobilisées par le conflit et celles de produits agricoles russes malgré les sanctions occidentales.

Ils doivent permettre d’atténuer la crise alimentaire mondiale qui a vu les prix monter en flèche dans certains des pays les plus pauvres en raison du blocage des ports ukrainiens.

Les prix des denrées alimentaires ont toutefois nettement fléchi en juillet, tirés vers le bas par ceux des céréales et des huiles végétales, a annoncé vendredi l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Amnesty persiste et signe

Mais les progrès concernant les exportations de grains sont en partie éclipsés par un rapport paru jeudi après une enquête de quatre mois d’Amnesty International, dans lequel il est reproché aux militaires ukrainiens d’installer des bases dans des écoles et des hôpitaux et de lancer des attaques à partir de zones peuplées. Et ce, a relevé cette ONG, en violation du «droit international humanitaire».

Le président Volodymyr Zelensky l’a en retour accusée, dans son message vidéo quotidien, de «tenter d’amnistier l’Etat terroriste» russe et de «transférer la responsabilité de l’agresseur à la victime».

Vendredi, Amnesty International a dit assumer pleinement ses «conclusions», «fondées sur des preuves obtenues lors d’investigations de grande ampleur soumises aux mêmes normes rigoureuses et au même processus de vérification» que tout son travail habituel.

L’ONG a toutefois, dans son rapport, insisté sur le fait que les tactiques ukrainiennes ne «justifient en aucun cas les attaques russes aveugles» qui ont touché la population.

Blessés dans une frappe russe

Sur le terrain, les Russes ont à nouveau bombardé vendredi Mykolaïv, une ville située non loin du front sud.

Bilan : une vingtaine de blessés, dont un adolescent de 14 ans à l’entrée d’une église, et des immeubles d’habitation endommagés, a déclaré Hanna Zamazeeva, chargée des questions humanitaires dans cette région.

Un couvre-feu a été instauré dans cette cité jusqu’à lundi matin afin de neutraliser les «collaborateurs» des Russes, a quant à lui fait savoir le gouverneur régional Vitali Kim.

Les forces ukrainiennes mènent de leur côté une contre-offensive dans le sud, où elles affirment avoir repris plus de 50 villages tombés aux mains des soldats russes.

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