Geberit enregistre une légère baisse du chiffre d’affaires

AWP

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Les résultats semestriels sont toutefois conformes aux attentes du marché.

L’équipementier de salles de bains Geberit a subi une baisse de son chiffre d’affaires mais a maintenu sa rentabilité. Les perspectives contrastées s’agissant de son principal débouché qu’est l’Europe ont agité les investisseurs jeudi à la Bourse suisse si bien que l’action y a évolué en dents de scie.

«Nous avons réussi à augmenter notre bénéfice malgré un environnement difficile», a déclaré Christian Buhl, directeur général, lors d’une conférence téléphonique jeudi.

La progression de la rentabilité est à mettre au compte d’une hausse des prix et des volumes de vente, de l’amélioration de l’offre produits ainsi que de la contraction du prix des matières premières, a précisé Geberit.

Ces résultats semestriels se sont révélés conformes aux attentes du marché. Les observateurs prévoyaient un tassement de la croissance, confirmée par la légère diminution de 0,2% du chiffre d’affaires, à 1,62 milliard de francs. Des effets de change négatifs de 54 millions ont pesé en raison de la forte dépendance de l’entreprise à l’euro.

L’Europe représente plus de 90% des ventes de Geberit, l’Allemagne 32% à elle seule et la Suisse, 9%.

La demande est élevée en Allemagne, selon le directeur général, mais la main-d’oeuvre n’a pas les qualifications nécessaires. «Nous aidons nos clients à former leurs employés en conséquence.»

Perspectives de marché contrastées

Les ventes ont augmenté de manière significative au Royaume-Uni en anticipation du Brexit, avec la constitution de stocks importants au premier trimestre. «Cette tendance s’est considérablement affaiblie depuis, et il nous est difficile de prévoir la suite avec le report du Brexit au mois d’octobre», a précisé M. Buhl.

La région Moyen-Orient/Afrique a connu la régression des ventes la plus importante (-4%) à l’inverse de l’Extrême-Orient/Pacifique qui a progressé de 11,5%. Le niveau des ventes est resté stable en Amérique.

Le dirigeant de Geberit s’attend à l’avenir à une légère hausse du secteur de la construction en Europe dans sa globalité mais avec une évolution contrastée selon les marchés. Une stagnation des ventes est attendue en Italie, en France ainsi qu’en Suisse. A l’inverse, les conditions devraient être bonnes en Autriche et au Benelux.

En Amérique du Nord, Geberit envisage une légère croissance dans le secteur de la construction institutionnelle mais un recul dans la construction résidentielle. Dans la région Extrême-Orient/Pacifique, la construction résidentielle chinoise devrait porter la croissance.

Pour le reste de l’année, la direction table sur une hausse du chiffre d’affaires corrigé des effets de change de 3 à 4%, ainsi que de la marge des flux de trésorerie opérationnels, de 28 à 29%. L’évolution des prix des matières premières au quatrième trimestre constitue le risque le plus important. «Notre visibilité dans ce domaine est très faible,» a reconnu le directeur général de Geberit.

Hauts et bas à la Bourse

A la Bourse suisse, la nominative Geberit a ouvert en hausse, puis est passée en zone rouge avant de remonter, pour clôturer sur une avancée de 0,7%, à 432,10 francs, dans un SMI en recul de 0,23%.

La banque américaine Goldman Sachs a affiché sa déception au vu du chiffre d’affaires de l’équipementier de salles de bains, légèrement inférieur à ses attentes. Elle a relevé que l’Extrême-Orient a été la seule région à forte croissance. Ses analystes prévoient une légère correction à la baisse du consensus du marché en conséquence et attribuent une recommandation de «pondération au marché».

Du côté d’UBS, les experts s’attendaient au ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires en monnaie locale. Ils ont néanmoins souligné la bonne rentabilité de l’entreprise au deuxième trimestre et se sont félicités du tassement de la baisse des ventes en Europe. Ils s’en sont donc tenus à leur recommandation de vente.

Moins optimiste, la banque d’affaires américaine Jefferies envisage une détérioration des perspectives, caractérisée par un nouveau tassement du chiffre d’affaires et une pression accrue sur les marges en raison d’une hausse de l’inflation. Selon l’établissement, certains concurrents de Geberit, affichant un meilleur profil de croissance, représentent un meilleur investissement.

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