Geberit affiche sa prudence malgré de bons résultats trimestriels

AWP

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Sur neuf mois, le bénéfice net bondit de près de 30% à 653 millions de francs. Le groupe est toutefois confronté aux problèmes de l’inflation et des pénuries. Son action fléchit.

L’équipementier de salle de bain Geberit a enregistré de solides résultats sur les neuf premiers mois de l’année, en particulier sur le plan de la rentabilité. Pourtant, la société saint-galloise est confrontée comme d’autres à plusieurs difficultés actuellement, à l’instar du renchérissement des matières premières, de la hausse des prix de l’énergie et du transport ou encore des pénuries. Des relèvements de prix, appliqués dès janvier 2022, devraient permettre d’éviter une trop forte pression sur les marges.

«Nous allons augmenter les prix de certains produits dans certains pays de manière exceptionnelle au quatrième trimestre», a indiqué mercredi le directeur général de Geberit (CEO) Christian Buhl lors d’une téléconférence.

Après les relèvements de prix usuels au printemps et exceptionnels en juillet, il s’agit de la troisième hausse des tarifs pour l’année en cours. «Les nouveaux prix seront introduits dans les différents pays, mais ne seront effectifs qu’à partir de janvier 2022», selon M. Buhl.

Les prix des produits Geberit seront relevés d’environ 5% par rapport à leur niveau du début d’année 2021. Cela devrait permettre de compenser le renchérissement des matières premières, qui doit encore s’aggraver au quatrième trimestre, attendu en hausse de 3%. La hausse des prix de l’énergie risque également d’avoir un impact négatif sur la performance annuelle.

Solides résultats sur neuf mois

Sur les neuf premiers mois de l’année, Geberit a vu son bénéfice net bondir de près de 30% à 653 millions de francs tandis que l’excédent d’exploitation (Ebitda) a augmenté de 23,1% à 894 millions, pour une marge afférente de 33,3%, grâce à la hausse des volumes.

Les ventes nettes ont en effet progressé de 18,8% à 2,69 milliards de francs. Cette croissance «exceptionnelle» trouve son origine dans un effet de base positif lié à la pandémie, ainsi qu’à la poursuite de la tendance à rénover son lieu de vie et à la constitution de stocks effectuée par l’industrie de la construction au premier semestre, explique la société.

Les trois segments de produits ont contribué à la croissance, aussi bien les chasses d’eau, que la tuyauterie et les installations de salles de bain. L’Europe (+16,4%) a enregistré une meilleure croissance que l’Amérique (+7,5%), tandis que le Pacifique (+36,1%) et le Moyen-Orient et l’Afrique (+32,1%) ont tiré la moyenne vers le haut.

Les résultats sont supérieurs aux prévisions du consensus AWP, en particulier au niveau du bénéfice net, qui était escompté à 638 millions. La société a profité d’un taux d’imposition moins élevé, précise-t-elle.

Au niveau de la situation financière, Geberit fait valoir une dette nette réduite à 370 millions de francs, contre 511 millions à fin août 2020. Jusqu’ici, des rachats d’actions de 162 millions de francs ont été effectués, depuis le lancement du programme en septembre 2020.

Pour l’ensemble de l’année, le groupe table sur une croissance en monnaies locales comprise entre 12 et 14%, contre un peu plus de 10% précédemment. La marge opérationnelle Ebitda est de son côté attendue entre 30 et 31%, alors que le groupe ciblait jusqu’ici une fourchette de 28 à 30%.

La pénurie de magnésium, utilisé dans la fabrication de certains métaux, pourra comme d’autres composants, entraîner des «retards dans les projets», a toutefois prévenu M. Buhl. Un autre défi de taille sera posé par les coûts en hausse du personnel.

Dans l’ensemble, la communauté d’analystes a salué de solides résultats pour Geberit sur les neuf premiers mois de l’année, toutefois, certains ont estimé que les marges avaient atteint leur apogée et qu’elles ne pourraient être maintenues si élevées sur l’ensemble de l’exercice.

Vers 14h50, la nominative Geberit se repliait de 1,7% à 713,60 francs, dans un SMI en hausse de 0,14%.

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