France: le déficit commercial se détériore en août

AWP

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Le déficit s’est creusé «considérablement» en août pour les produits de l’industrie aéronautique et spatiale.

Le déficit commercial, l’un des grands points faibles de l’économie française, s’est nettement détérioré en août pour atteindre 5,6 milliards d’euros, affecté par le rebond des importations de pétrole, ont indiqué vendredi les Douanes.

Après avoir reculé en juillet à 3,4 milliards, grâce à un rattrapage de livraisons d’avions Airbus, le déficit commercial a subi une forte augmentation de 2,2 milliards en août, ont précisé les Douanes dans un communiqué.

Sur les 12 derniers mois, le déficit cumulé atteint ainsi 61,9 milliards d’euros tandis qu’il s’était élevé à 63,8 milliards pour l’année calendaire 2017.

Le déficit s’est creusé «considérablement» en août pour les produits de l’industrie aéronautique et spatiale, en raison du «contrecoup du niveau exceptionnel des livraisons du mois de juillet», ont souligné les Douanes.

Les importations d’énergie sont, en revanche, reparties à la hausse. «Les approvisionnements en pétrole raffiné rebondissent après leur recul de juillet et ceux en hydrocarbures naturels se maintiennent à très haut niveau, comme les deux mois précédents», ont-elles expliqué.

Le déficit se creuse également «nettement pour les métaux, du fait d’une poussée des achats».

D’autre part, les excédents se sont réduits pour les produits pharmaceutiques et les produits agricoles, en raison d’un rebond des achats.

Par région, le solde commercial s’est détérioré par rapport à l’UE, en raison «d’une hausse des importations plus prononcée que celle des exportations», a expliqué Bercy.

«Le rebond des approvisionnements explique également l’aggravation du déficit avec les pays de l’Europe hors UE et du Proche et Moyen-Orient, une diminution des ventes accentuant le repli pour les premiers cités», ont détaillé les Douanes.

Le solde, en revanche, s’est amélioré avec l’Afrique, grâce à une hausse des ventes qui s’est combinée à un repli des achats. Il est resté stable avec le continent américain.

Déficit courant

Cette dégradation du commerce extérieur français est «extrêmement décevante», a expliqué à l’AFP Alain Bentéjac, président des Conseillers du commerce extérieur (CCE), en marge du 5e mondial de cette institution qui se tient à Paris depuis jeudi.

«Beaucoup d’efforts ont été faits par les entreprises et par les autorités qui ont mis en place depuis plusieurs années des mesures pour renforcer la compétitivité de nos entreprises», a-t-il ajouté, convaincu que ces mesures donneront des résultats à long terme.

«J’espère que tout ça va nous permettre de déboucher sur une amélioration de notre commerce extérieur qui, effectivement, n’est pas brillant», a-t-il ajouté.

De son côté, le solde des transactions courantes s’est également détérioré en août, plongeant à nouveau dans les chiffres rouges, avec un déficit de 1,6 milliard contre un excédent de 300 millions d’euros au mois de juillet, a indiqué la Banque de France.

L’excédent des services a reculé de 2,6 à 2,4 milliards en août.

Le flux d’investissements directs français à l’étranger a reculé à 2,7 milliards, après avoir atteint 4,7 milliards en juillet, alors que les investissements directs étrangers en France sont restés quasi stables à 3 milliards d’euros, après 3,1 milliards en juillet.

La balance des transactions courantes va au-delà des seuls échanges de biens, déficitaires depuis de longues années en France, en prenant en compte ceux des services ainsi que les revenus des investissements et ceux du travail versés entre agents économiques en France et à l’étranger.

C’est le solde des transactions courantes qui, in fine, détermine si un pays a acquis, sur une période, la capacité de prêter des capitaux au reste du monde, ou a besoin d’en emprunter.

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