France: l’Insee réduit sa prévision de croissance pour 2018

AWP

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L’Insee table sur une progression du PIB de 1,6% pour cette année est prévoit un taux de chômage en baisse, sous les 9%.

La croissance économique va ralentir plus fortement que prévu en 2018 en France, pour atteindre 1,6% au lieu de 1,7%, malgré un regain de «tonus» de l’activité au deuxième semestre, selon les prévisions de l’Insee publiées jeudi.

Le produit intérieur brut (PIB), qui n’avait progressé que de 0,2% au premier et au deuxième trimestre, devrait ainsi augmenter de 0,5% entre juillet et septembre puis de 0,4% sur les trois derniers mois de l’année, d’après l’Institut national de la Statistique, qui évoque «un retour à meilleure fortune».

«La première moitié de l’année 2018 a été plus difficile que prévu», en raison de «facteurs ponctuels et spécifiques à la France», notamment les «grèves dans les transports» et «la baisse du pouvoir d’achat», estime l’Insee dans sa note de conjoncture trimestrielle.

Mais «beaucoup d’ingrédients semblent réunis» pour que l’économie tricolore reprenne du «tonus» à partir du troisième trimestre, ajoute l’organisme public, qui s’attend à un «sursaut provenant en particulier de l’industrie» et à un retour en grâce du pouvoir d’achat.

Ce dernier, qui avait reculé de 0,5% en début d’année, devrait croître de 0,5% au troisième trimestre puis bondir de 1,7% au quatrième trimestre, porté par la baisse de la taxe d’habitation et par la suppression du reliquat de cotisations d’assurance chômage pour les salariés.

Cette dynamique devrait stimuler la consommation, qui devrait également profiter selon l’Insee d’un «rebond» du nombre d’immatriculations d’automobiles durant l’été, liée à l’anticipation du changement de procédure d’homologation des véhicules neufs.

L’investissement des entreprises devrait pour sa part rester solide, avec une hausse probable de 0,9% par trimestre. Quant aux exportations, elles devraient accélérer en fin d’année, sous l’effet du calendrier des livraisons aéronautiques, qui devraient rattraper leur retard.

Cette dynamique positive n’empêchera toutefois pas un net ralentissement de l’activité en 2018, d’après l’Insee, qui a revu à la baisse de 0,1 point sa prévision de croissance par rapport à sa note de conjoncture du mois de juin, pour tenir compte du «trou d’air» du premier semestre.

Avec cette révision, l’organisme public s’aligne sur les hypothèses de l’OCDE et de la Banque de France, qui tablent également sur 1,6% de croissance cette année, après les 2,2% atteints en 2017 (2,3% en données corrigées des jours ouvrés).

L’INSEE est toutefois plus pessimiste que le gouvernement, qui a abaissé sa prévision dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) pour 2019, mais à 1,7% seulement.

Le taux de chômage devrait diminuer d’ici fin 2018 à 8,9% 
Le taux de chômage devrait continuer de diminuer légèrement d’ici la fin de l’année pour s’établir à 8,9% de la population active en France entière (hors Mayotte) en 2018, selon les prévisions publiées jeudi par l’Insee.
Après un sursaut en début d’année, le taux de chômage avait légèrement reculé au 2e trimestre à 9,1% et devrait continuer à reculer au 3e et 4e trimestre.
Dans le sillage du ralentissement de l’activité, relève l’Insee dans sa note de conjoncture trimestrielle, les créations d’emplois marqueraient le pas avec 129.000 créations d’emplois contre 342.000 créations nettes en 2017.
«L’emploi dans les services conserverait un rythme de croissance moins dynamique qu’en 2017 et l’industrie continuerait de réduire ses effectifs d’ici la fin de l’année», explique l’Institut national des statistiques et des études économiques.
L’emploi non marchand, qui a diminué du fait de la baisse des contrats aidés décidée par le gouvernement, devrait bénéficier du développement des contrats aidés nouvelle formule «parcours emploi compétence» (PEC).
Environ 130.000 PEC ont été budgétés pour 2019, dont 30.000 pour l’Éducation nationale, contre 200.000 en 2018.
Mais «autour de 140.000 PEC» seulement devraient être conclus en 2018, une sous-consommation liée à «un basculement vers un dispositif plus qualifiant et plus contraignant pour les employeurs», avait récemment indiqué l’entourage de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.

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