Forte accélération de l’inflation en juin

AWP

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L’indice des prix à la consommation (IPC) a accéléré de 3,4% sur un an en juin, après avoir crû de 2,9% en mai, de 2,5% en avril et de 2,4% en mars. BAK Economics ne voit «aucune raison de paniquer».

L’inflation a poursuivi son accélération en juin, toujours portée par l’envolée des tarifs de l’énergie mais aussi de certains produits alimentaires. Le renchérissement a atteint 3,4% sur un an, dépassant les prévisions de nombreux analystes.

L’inflation avait déjà augmenté de 2,9% en mai, de 2,5% en avril et de 2,4% en mars. Comparé au mois précédent, l’indice des prix à la consommation (IPC)

a augmenté de 0,5% à 104,5 points, a indiqué lundi l’Office fédéral de la statistique (OFS).

Ces chiffres sont dans le haut de la fourchette des prévisions des économistes interrogés par l’agence AWP, qui tablaient sur une hausse des prix comprise entre 2,8% et 3,5% sur un an et entre 0,0% à +0,6% pendant le mois sous revue.

L’inflation sous-jacente, c’est-à-dire hors produits frais et énergie, s’est établie à +1,9% sur un an et à +0,2% sur un mois. Ce sont en particulier les produits importés (+8,5% sur un an) qui ont fait gonfler la facture, quand les produits indigènes n’ont renchéri que de 1,7% sur la même période.

Par type de produits, l’énergie a le plus fortement renchéri, en particulier le mazout (+88,0%), l’essence (+35,4%) et diesel (+34,8%), ainsi que le gaz (+43,5%). Les prix des véhicules en location (+86,8%), tout comme ceux des voitures d’occasion (+16,7%) et neuves (+5,8%) ont fortement augmenté.

Dans un contexte de reprise du tourisme, les voyages à forfait internationaux (+28,0%), le transport aérien (+73,9%) et l’hôtellerie (+6,1%) ont aussi renchéri, tandis que la parahôtellerie, secteur qui avait mieux résisté pendant la pandémie, a vu ses prix reculer de 12,5% sur un an.

L’évolution a été plus dispersée dans le segment des produits alimentaires: les légumes-fruits (+4,2%), légumes-racines (+2,9%), les melons et raisins (+17,3%) et les fruits à noyaux (+5,7%) coûtaient plus cher en juin qu’il y a un an tandis que les légumes-choux (-3,2%), les baies (-11,8%), les oignons et poireaux (-12,5%) et légumes-salades (-4,4%) ont vu leurs prix diminuer.

Inflation moins marquée en Suisse

En dépit de son accélération en juin, l’inflation en Suisse reste pour le moment moins marquée que pour ses principaux partenaires commerciaux. En zone euro, l’inflation a atteint un nouveau record en juin, s’affichant en hausse de 8,6% sur un an, à cause de la flambée des prix de l’énergie et de l’alimentation.

Aux Etats-Unis, les derniers chiffres de l’inflation faisaient état d’une hausse des prix de 6,3% en mai sur un an, selon l’indice PCE du département du Commerce. L’autre indicateur d’inflation, l’indice CPI, publié par le département du Travail, a fait état d’une progression des prix de 8,6% en mai sur un an.

Dans l’objectif de juguler une inflation toujours plus préoccupante, la Banque nationale suisse (BNS) a relevé mi-juin ses taux directeurs de 50 points de base à -0,25%. Ses prévisions en matière de renchérissement pour l’année en cours et la suivante ont été revues à la hausse. La BNS table désormais sur une inflation de 2,8% pour 2022 et de 1,9% en 2023.

L’inflation est nettement, et depuis un moment, supérieure au niveau que la BNS estime correspondre à la stabilité des prix (entre 0% et 2%), notent les économistes de BAK Economics. «Mais il n’y a aucune raison de paniquer (...) de nombreux signes laissent penser que l’inflation désenflera d’elle-même au cours des prochains mois», estiment-ils, notamment grâce au changement de politique monétaire de la banque centrale helvétique.

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