Fintech: le chinois Ant Group condamné à plus de 900 millions d’euros d’amende

AWP

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Cette amende de 7,1 milliards de yuans (environ 900 millions d’euros) signe la fin des déboires de l’ex-filiale finance et paiement du géant du e-commerce Alibaba, qui est désormais une entité indépendante.

Le chinois Ant Group, première entreprise à avoir subi dans son pays la vindicte des autorités dans le secteur technologique, a été condamné à plus de 900 millions d’euros d’amende, a annoncé vendredi le régulateur.

La décision a été prise «au vu d’actes illégaux et réguliers commis par Ant Group (...) ces dernières années» notamment dans l’activité bancaire et la protection des consommateurs, écrit le régulateur.

Cette amende de 7,1 milliards de yuans (environ 900 millions d’euros) signe la fin des déboires de l’ex-filiale finance et paiement du géant du e-commerce Alibaba, qui est désormais une entité indépendante.

Ant Group, qui espérait réaliser fin 2020 l’une des plus grosses entrées en Bourse de l’histoire, s’était retrouvé dans le collimateur des autorités.

Elles avaient stoppé 48 heures avant l’évènement une gigantesque levée de fonds alors estimée à 34 milliards de dollars.

Le mois suivant, Alibaba était visé par une enquête pour entrave à la concurrence, puis condamné à une lourde amende (2,3 milliards d’euros).

Ces mesures avaient marqué le début d’un brutal durcissement de la réglementation dans le secteur technologique, qui avait fortement pénalisé la rentabilité des géants du numérique.

Ant Group est le propriétaire d’Alipay, un système de paiement par téléphone très populaire en Chine, où l’argent liquide est désormais très peu utilisé.

L’entreprise propose également des services financiers.

Les autorités avaient vu d’un très mauvais oeil qu’une société privée puisse avoir un tel poids dans le système financier, et ne soit pas soumise à la même réglementation que les banques.

De façon plus générale, le pouvoir se montre intransigeant depuis 2020 sur les questions de collecte et de protection des données personnelles, les pratiques anti-concurrentielles mais également les levées de fonds à l’étranger.

En 2021, Didi, le «Uber chinois» avait ainsi été condamné par le régulateur à une amende d’environ 1,2 milliard d’euros notamment pour des infractions en matière de données personnelles.

L’entreprise, champion en Chine de la réservation de voitures avec chauffeur, avait maintenu en 2021 une levée de fonds à New York, malgré les réticences des autorités chinoises dans un contexte de tensions géopolitiques avec les Etats-Unis.

Cette obstination avait provoqué le mécontentement de Pékin, qui craignait notamment un transfert de données sensibles vers le sol américain.

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