Deux fois plus de femmes dirigeantes dans les plus grandes entreprises suisses

Communiqué, Russell Reynolds Associates

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En deux ans, la part des femmes dans les directions des groupes cotés au SMI a presque doublé.

  • La part des femmes dans les directions des plus grandes entreprises suisses cotées en bourse continue de progresser. En 2022, elle est passée de 19 à 24%.
  • La Suisse continue ainsi de rattraper son retard en comparaison européenne et se place désormais devant l'Allemagne et le Danemark.
  • Les groupes cotés en bourse basés en Grande-Bretagne, en Norvège et en Suède comptent aujourd’hui le plus grand nombre de femmes dans leurs directions.

La part de femmes continue de progresser dans les directions des plus grandes entreprises suisses cotées en bourse. Dans les entreprises du SMI, la proportion de femmes est ainsi passée de 19 à 24% en 2022. Il s’agit là de la plus forte progression en comparaison européenne. En l'espace de deux ans, la proportion de femmes parmi les cadres supérieurs a même presque doublé, passant de 13 à 24%. La Suisse a ainsi dépassé l'Allemagne et le Danemark et se classe désormais à la sixième place derrière la Grande-Bretagne (29%), la Norvège, la Suède, la Finlande et la France. Ces résultats ressortent de l'étude Executive Committee 2023 réalisée par Russell Reynolds Associates, analysant les comités de direction des 20 entreprises du SMI et des 28 entreprises du SMIM au 1er janvier 2023. Pour les entreprises du SMIM, indice qui regroupe les plus grandes entreprises de taille moyenne du marché suisse des actions, la part des femmes dans les comités de direction a augmenté de 0,8% en 2022 pour atteindre 14,7%.

Plusieurs entreprises du SMI actives dans le secteur financier sont même particulièrement à la pointe en matière de proportion de femmes parmi les cadres: l'UBS figure en tête avec 42%, suivie de Partners Group avec 38%, du Credit Suisse avec 36% et de la Zurich (ex aequo avec le groupe de luxe Richemont) avec 33%. Le secteur financier a donc largement contribué à l'augmentation totale de la proportion de femmes en 2022. Parmi les entreprises SMIM, le développeur de logiciels Temenos arrive en tête avec 40%, devant Adecco et SIG Combibloc avec 33% de femmes chacun.

«Il est très réjouissant de constater que la proportion de femmes et la diversité continuent de progresser dans les sphères dirigeantes des entreprises cotées en bourse en Suisse. Cette tendance montre que les conseils d'administration et les directions responsables peuvent tout à fait faire bouger les choses s’ils s’y emploient», déclare Cornelia Tänzler, partenaire et directrice générale chez Russell Reynolds Associates.

Plus de la moitié des entreprises respectent le seuil pour la représentation des sexes

L'analyse de Russell Reynolds Associates montre que 25 des 48 entreprises cotées au SMI et au SMIM atteignent le seuil pour la représentation des sexes, fixé à 20% au sein des directions. Alors que 9 entreprises affichent même une proportion de femmes supérieure à 30%, 10 entreprises n'ont toujours aucune femme dans leur direction. Il manque encore 29 femmes pour que les entreprises atteignent globalement le seuil de 20% (SMI: 8 ; SMIM: 21).

Le seuil pour la représentation des sexes est ancré dans le droit suisse des sociétés anonymes depuis janvier 2021: les entreprises cotées en bourse en Suisse seront tenues, dès 2026 (conseil d'administration) respectivement 2031 (direction), d'indiquer dans leurs rapports de rémunération aux actionnaires les raisons pour lesquelles ce seuil n’a pas été respecté. Elles devront en outre présenter des mesures d'amélioration.

«Quoi qu'il en soit, le seuil légal pour la représentation des sexes fait effet», déclare Markus Hofer, partenaire chez Russell Reynolds Associates. «Les entreprises cotées au SMI sont particulièrement sollicitées dans ce domaine parce qu'elles évoluent sur le marché mondial, parce que les investisseurs accordent de l’importance à la diversité et parce que leurs concurrents anglo-saxons ont une longueur d'avance en la matière».

Les entreprises du SMI et du SMIM comptent au total 71 femmes dans leurs directions, dont une seule directrice générale (CEO): Magdalena Martullo-Blocher de l’entreprise Ems-Chemie. Sept femmes occupent des postes de directrices financières (CFO), alors que 20 autres sont responsables d’une région ou d’une division. La grande majorité des femmes managers occupent des fonctions centrales, principalement dans les ressources humaines ou le droit.

Grandes différences entre la Suisse et l'Allemagne

Les instances dirigeantes des grandes entreprises suisses ne se féminisent pas seulement, elles s'internationalisent, aussi – et ce, à haut niveau. Parmi les 26 nouveaux membres de directions nommés l'année dernière (10 femmes, 16 hommes), seuls deux ont la nationalité suisse. Les citoyens américains, britanniques et français sont particulièrement représentés. Au total, la part des ressortissants étrangers dans les directions des groupes cotés au SMI s'élève à 73% (entreprises du SMIM: 55,4%). En comparaison, la part des directeurs étrangers dans les groupes allemands cotés au DAX40 représente 37,5%.

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