Croissance record de la part des femmes dans les conseils d'administration

Communiqué, Russell Reynolds Associates

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La majorité des entreprises suisses cotées en bourse respectent l’objectif de 30% fixé par la Confédération.

  • La part des femmes dans les conseils d'administration des entreprises du SMI est désormais de 34,1% (2020 : 29,7%) et de 32,7% (2020 : 29,1%) dans les entreprises SMIM. En comparaison avec les années précédentes, il s’agit d’une augmentation record
  • En 2022, sur 47 nouveaux membres élus dans un conseil d'administration, 29 étaient des femmes (62%)
  • 88% de l’ensemble des nouveaux membres des conseils d'administration des sociétés du SMI et du SMIM spécialisées dans le numérique sont des femmes
  • Il subsiste cependant un potentiel de rattrapage : les femmes restent sous-représentées aux présidences et à la tête des comités.

En 2022, les directives de la Confédération relatives à la proportion de femmes dans les conseils d'administration suisses, qui devront être respectées dès 2026, ont accéléré la nomination de femmes dirigeantes. Sur un total de 47 nouveaux membres de conseils d'administration, 29 sont des femmes (62%). Tout comme en 2021, les femmes sont plus nombreuses que jamais dans les conseils d'administration des 20 entreprises cotées à la Bourse suisse. Leur taux s'élève à 34,1%. C'est 4,4% de plus qu'il y a un an, selon l'étude sur les conseils d'administration du cabinet de recrutement Russell Reynolds Associates. Désormais, 15 des 20 entreprises du Swiss Market Index (SMI) indiquent une proportion de femmes supérieure à 30%. Chez Zurich Assurance et Crédit Suisse, elle atteint même 50% ou plus. La part des femmes dans les conseils d'administration des entreprises du SMIM (SMI Mid), qui liste les 30 plus grandes capitalisations boursières suivant celles du SMI, a également augmenté pour atteindre un total de 32,7%, c’est-à-dire une croissance de 3,6% relativement à 2021.

Désormais, 75% des entreprises du SMI et 68% de celles du SMIM remplissent l'objectif fixé par la Confédération pour 2026. Les auteurs de l'étude et les spécialistes en recrutement de cadres de Russell Reynolds Associates estiment que la proportion requise de femmes pourrait être atteinte dans l’ensemble des conseils d'administration des entreprises cotées au SMI et au SMIM ces deux prochaines années déjà.

La part des femmes reste inférieure à la limite exigée de 30% dans cinq entreprises du SMI et dans neuf entreprises du SMIM au total.

Les entreprises suisses cotées ne sont plus les lanternes rouges au niveau international

Markus Hofer, Country Manager de Russell Reynolds Associates en Suisse, interprète ce résultat ainsi: «Nous constatons que le rythme des nominations féminines s'est nettement accéléré. En 2022, six mandats d'administrateur sur dix ont été attribués à des cadres dirigeantes. La compétition entre les grandes entreprises pour attirer des femmes qualifiées s'est intensifiée. La proportion de femmes et la diversité sont des thèmes centraux, qui ont aussi des répercussions sur la perception des entreprises dans le public. Être perçue comme une lanterne rouge dans ce domaine nuit à l’attractivité d’une entreprise en tant qu'employeur.»

Dans les conseils d'administration, les entreprises misent sur les compétences féminines dans le domaine de la numérisation. Ainsi 88% de l’ensemble des membres de conseil d'administration récemment élus et spécialisés dans le numérique au sein du SMI et du SMIM sont des femmes.

Avec une proportion de femmes de plus de 34%, la Suisse progresse également au niveau international. Dans une comparaison des principaux indices européens, le SMI cède la dernière place à l'Espagne (33%) et comble l’écart avec le Danemark et la Finlande. Avec plus de 45% de femmes dans les conseils d'administration des plus grandes entreprises cotées en bourse, la France reste en tête de peloton. Suivent la Norvège (42%), l'Italie (39%), les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni (38%), l'Allemagne (37%), puis le Danemark et la Finlande (35% chacun).

A l'exception de l'ancienne professeure de l’Université de Saint-Gall Monika Bütler (entrée récemment au conseil d'administration de Swiss Life) et de la belgo-suisse Lucrèce Foufopoulos-De Ridder chez Sika, toutes les femmes nouvellement nommées au conseil d'administration du SMI viennent de l’étranger (86%), selon l'évaluation.

Combler le retard au niveau des présidences et des comités

Contrairement aux progrès réalisés dans les conseils d'administration, il reste du retard à rattraper au niveau des présidences et vice-présidences, ou des présidences des comités. Cornelia Tänzler, conseillère chez Russell Reynolds Associates et responsable pour la Suisse romande, en est convaincue: «En dépit de tous les progrès réalisés en matière de présence des femmes, il reste à voir si l'évolution positive de la composition des conseils d'administration servira vraiment d'exemple pour la politique des entreprises en matière de ressources humaines et si cette évolution créera une nouvelle dynamique à la tête des conseils d'administration et de leurs comités. A ce niveau, les choses bougent malheureusement encore peu concernant la part des femmes, et le taux y demeure faible.»

Parmi les présidents des conseils d'administration des 20 entreprises du SMI, on ne compte actuellement qu'une seule femme, Wendy Becker de Logitech. Eunice Zehnder-Lai de Geberit est la seule vice-présidente. Sur 82 présidences de comité des entreprises du SMI, seules 18 étaient occupées par des femmes (22%) jusqu'aux assemblées générales actuelles.

La situation est la même dans les entreprises du SMIM: sur 28 entreprises, seules deux sont présidées par une femme : Daniela Bosshardt (Galenica) et Nayla Hayek (Swatch). Kathleen P. Taylor chez Adecco, Heekyung Jo Min chez Dufry, Magdalena Martullo-Blocher chez EMS et Stacy Enxing Seng chez Sonova occupent la vice-présidence. Et les présidences de comité dans le domaine SMIM indiquent également une domination masculine. Ici, la proportion est également de 22% : sur un total de 88 membres du CA à la tête d'un comité, 19 sont des femmes.

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