Cryptomonnaies: Genesis et Gemini poursuivis pour infraction aux lois boursières

AWP

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Selon la plainte de la SEC, les deux sociétés ont noué un accord fin 2020 prévoyant que Genesis offre aux clients de Gemini la possibilité de prêter leurs cryptomonnaies en échange d’intérêts.

L’autorité américaine des marchés boursiers, la SEC, a engagé jeudi des poursuites à l’encontre des sociétés spécialisées dans les cryptomonnaies Genesis et Gemini pour avoir proposé de faire des prêts en cryptomonnaies sans s’enregistrer auprès des autorités compétentes.

Or les deux sociétés ont, via cette offre, «levé des milliards de dollars d’actifs en cryptomonnaies auprès de centaines de milliers d’investisseurs», affirme la SEC dans un communiqué.

D’autres chefs d’accusation liés à cette affaire pourraient être annoncés plus tard, précise l’agence, qui cherche actuellement à démontrer qu’elle régule bien le secteur après le tumulte provoqué par la faillite de FTX et d’Alameda Research.

Leur fondateur, Sam Bankman-Fried, est accusé d’avoir détourné des fonds déposés par des clients sur la plateforme FTX, pour les utiliser, sans leur autorisation, dans des opérations financières risquées via Alameda.

Genesis, filiale de Digital Currency Group, se présente comme une plateforme de courtage de cryptomonnaies destinée aux investisseurs professionnels.

Fondée par les frères Winklevoss, popularisés par le film «The Social Network» sur la genèse de Facebook, Gemini propose de son côté au grand public plusieurs produits financiers liés aux cryptomonnaies.

Selon la plainte de la SEC, les deux sociétés ont noué un accord fin 2020 prévoyant que Genesis offre aux clients de Gemini la possibilité de prêter leurs cryptomonnaies en échange d’intérêts, dans un programme baptisé Gemini Earn.

Gemini prélevait au passage des commissions tandis que Genesis utilisait les cryptomonnaies à sa discrétion.

Mais Genesis, touché par la faillite de FTX et d’Alameda a suspendu en novembre la possibilité pour les prêteurs de retirer leurs cryptomonnaies.

La SEC affirme que Genesis détenait alors environ 900 millions de dollars de cryptomonnaies empruntés à environ 340’000 clients.

L’agence estime que Gemini Earn s’assimile en fait à une levée de fonds sur les marchés et aurait dû à ce titre être enregistré auprès de ses services. Un tel processus est censé protéger les investisseurs en rendant de nombreuses informations publiques.

Avec ces nouvelles charges, la SEC veut «indiquer clairement au marché et aux investisseurs que les plateformes de prêts de cryptomonnaies et autres intermédiaires doivent se conformer à nos lois boursières, largement éprouvées», a commenté son président Gary Gensler, dans le communiqué.

Les deux sociétés n’avaient pas immédiatement répondu à des sollicitations de l’AFP.

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