Coronavirus: l’Allemagne adopte des mesures de soutien à l’économie

AWP

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Les principales mesures économiques concernent le recours facilité pour les entreprises en difficulté au chômage partiel de leurs salariés.

Le gouvernement allemand a annoncé lundi matin un paquet de mesures visant à soutenir son économie face à l’incidence du coronavirus, qui fait craindre une récession dans la première puissance européenne.

Il a aussi appelé à interdire dans les prochaines semaines tous les rassemblements de plus d’un millier de personnes dans le pays, où l’inquiétude grandit de jour en jour face à l’épidémie.

Les principales mesures économiques concernent le recours facilité pour les entreprises en difficulté au chômage partiel de leurs salariés, l’octroi de prêts en cas de difficultés de trésorerie et le déblocage d’une enveloppe supplémentaire de 12,8 milliards d’euros sur quatre ans pour des investissements d’infrastructure.

Ces décisions ont été prises à l’issue d’une réunion de plusieurs heures débutée dimanche soir des partis de la coalition gouvernementale de la chancelière Angela Merkel, conservateurs et sociaux-démocrates.

Concernant le chômage partiel, les entreprises voulant profiter du financement par l’Etat doivent d’ordinaire prouver qu’au mois un tiers de leurs salariés sont concernés par un problème temporaire affectant la production. Dans le cas du coronavirus, ce quorum va être abaissé à 10%.

L’Allemagne y avait massivement eu recours lors de la crise financière de 2008, ce qui avait permis au bout du compte de préserver de nombreux emplois.

«Nous n’allons pas vous laisser tomber, nous allons vous aider à surmonter cette période difficile», a promis le ministre de l’Economie Peter Altmaier.

Pas de plan de relance

Concernant l’enveloppe d’investissements supplémentaire, elle est prévue sur la période 2021-2024 pour les secteurs des transports, de la construction de logement et du secteur numérique notamment.

Le gouvernement a aussi annoncé des mesures d’assouplissement fiscal, comme des règles d’amortissement plus favorables.

Ce paquet va toutefois moins loin que ce qu’espéraient les sociaux-démocrates (SPD) du gouvernement. Ces derniers plaident en faveur d’un plan de relance en bonne et due forme.

Le ministre SPD des Finances Olaf Scholz voulait ainsi avancer une baisse d’impôt prévue ou encore assouplir les règles budgétaires très strictes du pays en vue d’effacer la dette de nombreuses communes en difficulté, en la faisant reprendre par l’Etat fédéral à hauteur de 40 milliards d’euros.

Mais les conservateurs, très attachés à l’orthodoxie budgétaire, s’y sont dans l’immédiat refusés.

Le nombre de cas de contamination au coronavirus a dépassé en Allemagne la barre du milliers, s’établissant lundi matin à 1.112 personnes répertoriées. Après l’Italie et la France, elle est le pays européen le plus touché.

Rassemblements

Le ministre de la Santé Jens Spahn a appelé dimanche «expressément» à l’annulation «jusqu’à nouvel ordre des événements de plus de 1000 personnes». La France a elle décidé de les interdire.

Toutefois, la Ligue nationale de football a prévenu dans la foulée que les championnats se dérouleraient comme prévu jusqu’à mi-mai. Elle a toutefois dit vouloir discuter avec les clubs de la situation, ce qui pourrait par exemple ouvrir la voie, comme en Italie, à la tenue de rencontres à huis clos.

«J’encourage aussi tout un chacun à se demander s’il ne peut pas dans les deux à trois mois à venir renoncer à (...) se rendre en discothèque, à participer à une fête d’anniversaire en famille ou à une réunion associative», a aussi dit le ministre allemand de la Santé.

Il a estimé que de telles mesures permettraient de «protéger les personnes les plus âgées et celles qui souffrent de maladies chroniques».

L’Allemagne a l’une des populations les plus âgées d’Europe. Mais pour le moment, elle ne déplore pas de décès dans le pays lié au coronavirus.

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