Climat: la mesure européenne de l’effort des banques doit être recalibrée

AWP

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Selon une étude de KPMG, le «Green Asset Ratio» de l’UE ne donne pas une image réelle des investissements des établissements en la matière.

La méthode de calcul de l’Union européenne pour mesurer l’effort des banques envers la protection du climat et de l’environnement «mériterait d’être recalibré(e)» car elle ne donne pas une image réelle de leurs investissements en la matière, selon une étude du cabinet KPMG.

L’année 2023 marque la première année de publication pour les banques de leur ratio d’alignement à la taxonomie verte européenne, le GAR ou «Green Asset Ratio». La taxonomie classe les activités économiques en fonction de leur impact sur l’environnement, et s’inscrit dans l’objectif de neutralité carbone de l’Union européenne en 2050.

Le GAR est un indicateur de performance qui a été introduit par l’agence bancaire européenne. Il doit améliorer la transparence et devenir un élément clé de décision pour les investisseurs au moment de placer leurs fonds finance.

Mais, seuls «3% des actifs détenus par les banques dans l’UE répondent à la nouvelle taxonomie de la finance durable», et «les activités des banques de l’Union européenne liées au gaz et au nucléaire (qui font partie de la taxonomie, NDLR) ne représentent que 0,02% de leur chiffre d’affaires» selon KPMG qui publie jeudi une étude analysant des indicateurs du règlement taxonomie publiés par 13 banques situées dans six pays européens pour 2023.

KPMG invite dans un communiqué à s’interroger sur «la méthode de calcul», qui compare le bilan global des banques à des investissements dans la finance durable qui excluent plusieurs natures de financement: PME, entreprises non européennes, financement de projets y compris des projets d’énergie renouvelable, créant ainsi un décalage.

KPMG insiste également sur «la qualité des données disponibles».

«Le GAR mériterait d’être recalibré lors de la révision à venir du règlement, pour qu’il se suffise à lui-même en traduisant davantage la réorientation des investissements vers une économie européenne bas carbone», indique Arnaud Bourdeille, associé KPMG en France, responsable du secteur Banque.

En attendant, certaines banques ont pris l’initiative de publier, dès le 31 décembre 2023, des GAR alternatifs qui s’appuient sur une autre méthodologie de calcul.

«Jamais aucun investisseur ne demande le GAR!», a commenté un acteur bancaire, anonymement auprès de l’AFP .

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