L’Europe des banques cale, victime des divisions au sein de l’UE

AWP

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Réunis à Luxembourg, les ministres des Finances étaient censés finaliser un calendrier sur les travaux à mener pour achever l’Union bancaire de l’UE.

Les ministres des finances de l’UE, réunis à Luxembourg jeudi, ne sont pas parvenus à s’entendre sur une intégration plus forte du système bancaire européen, pourtant jugée cruciale pour sécuriser le secteur face à la crise.

«Nous ne devons jamais perdre espoir. Je ne vous cache pas qu’il s’agit d’une négociation difficile», a déclaré le ministre français des Finances Bruno Le Maire, à son arrivée.

Lors de cette réunion, les ministres des Finances étaient censés finaliser un calendrier sur les travaux à mener pour achever l’Union bancaire de l’UE, un chantier majeur pour faire progresser l’unité économique du bloc qui avait été lancé en pleine crise financière.

Le système bancaire est encore morcelé entre pays membres. Plusieurs pièces manquent pour former une véritable Union bancaire, dont un système européen d’assurance des dépôts, une sorte de filet de sécurité à l’échelle du continent pour les clients touchés par la faillite d’une banque.

Berlin a de sérieuses réserves, l’opinion publique allemande étant hostile à la mobilisation de l’épargne nationale pour le sauvetage des déposants d’autres pays. L’Allemagne s’oppose notamment à l’Italie sur les contreparties à imposer au secteur bancaire en échange de cette mutualisation.

«Il y a encore du travail à faire, d’autres compromis à identifier, puis à fournir», a déclaré jeudi le chef de l’Eurogroupe et ministre irlandais des Finances Paschal Donohoe, qui conduit les négociations.

Le calendrier électoral en Europe a rendu toute percée difficile, avec des élections législatives à l’automne en Allemagne et l’arrivée d’un nouveau chancelier pour succéder à Angela Merkel.

Un haut fonctionnaire de la zone euro a déclaré que ce revers n’était pas un «drame» et que M. Donohoe était déterminé à poursuivre ses efforts. «Plutôt que présenter aux ministres quelque chose d’amoindri, on a préféré se donner six mois de plus», a expliqué un autre.

«L’enjeu est important, c’est de permettre aux banques de financer l’économie dans de bonnes conditions», a estimé Bruno Le Maire, plaidant pour une résolution des problèmes les uns après les autres, plutôt que de chercher un accord global comme le souhaite notamment l’Allemagne.

«Il y a beaucoup, beaucoup d’obstacles sur le chemin de l’Union bancaire. Je crois que la sagesse quand il y a beaucoup d’obstacles, c’est de les lever un à un. Un accord global nous paraît dans un temps raisonnable hors de portée», a-t-il assuré.

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