L’Ukrainien Nicolaï Martynenko et un complice sont accusés par le MPC de blanchiment d’argent pour un montant de 3 millions de francs.
Deux Ukrainiens, dont l’ancien politicien Nicolaï Martynenko, sont dans le viseur du Ministère public de la Confédération (MPC). Ils sont accusés de blanchiment d’argent pour un montant d’environ 2,8 millions d’euros (3 millions de francs) en Suisse.
Le MPC a déposé un acte d’accusation contre ces deux hommes auprès du Tribunal pénal fédéral, a-t-il indiqué vendredi dans un communiqué. Les prévenus sont soupçonnés de blanchiment d’argent aggravé. Nicolaï Matynenlo est un proche de l’ex-président Petro Porochenko.
En 2013, le MPC avait ouvert contre lui une procédure pénale pour blanchiment d’argent et corruption d’agents publics étrangers. Selon l’acte d’accusation publié vendredi, outre Nicolaï Martynenko, un complice est visé. C’est lui qui, sur mandat de l’ancien politicien, a créé une société offshore au Panama puis ouvert des comptes en Suisse au nom de cette société, indique le MPC. Nicolaï Martynenko était l’ayant-droit.
Les pots-de-vin blanchis en Suisse se montent à 2,8 millions d’euros. L’affaire se rapporte à un contrat de fourniture d’éléments combustibles nucléaires sans appel d’offres. Skoda JS, basée en République tchèque, aurait payé des commissions en Suisse en contrepartie de l’adjudication du contrat. Les éléments étaient destinés à la société gouvernementale ukrainienne qui exploitait les centrales nucléaires Naek Energoatom.
Ces pots-de-vin font l’objet de poursuites pénales en Ukraine et en République tchèque. L’acte d’accusation du MPC repose sur l’entraide judiciaire mutuelle avec les autorités de poursuite pénale ukrainienne et tchèque.
Cette collaboration a connu un coup d’accélérateur en 2016 avec la mise en service du National Anti-Corruption Bureau of Ukraine (NABU) qui a commencé ses propres enquêtes. L’exécution des demandes d’entraide judiciaires est aujourd’hui terminée, précise le MPC.
La présomption d’innocence prévaut jusqu’à ce qu’un jugement soit entré en force, rappelle l’autorité de plainte.