BCE: Philip Lane table sur la poursuite des hausses de taux en 2023

AWP

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La banque centrale appelle les salariés et entreprises à la retenue pour soutenir le combat contre l’inflation, déclare son chef économiste.

La Banque centrale européenne (BCE) va probablement prolonger son cycle de hausse de taux au-delà de 2022 et appelle les salariés et entreprises à la retenue pour soutenir le combat contre l’inflation, a déclaré lundi son chef économiste Philip Lane.

La BCE a récemment augmenté les taux à son rythme le plus rapide jamais enregistré, les relevant d’un total de 200 points de base depuis juillet et portant son principal taux à 1,5% en seulement trois mois.

Alors que la prochaine réunion de la BCE se tiendra dans moins d’un mois, «je ne pense pas que décembre sera la dernière hausse des taux», a déclaré Philip Lane dans une interview à Market News.

Le contexte ne permet cependant plus d’«envisager une très grande hausse, comme 75 points de base», soit 0,75%, à l’instar des annonces «jumbo» de septembre et d’octobre, ajoute-t-il.

Dans son élan la BCE doit tenir compte du fait que la zone euro devrait entrer en récession cet hiver, même si celle-ci sera probablement «légère et de courte durée», veut croire M. Lane.

L’inflation, qui a dépassé les 10% en septembre, va-t-elle bientôt atteindre son pic?

Le responsable de la BCE se montre très prudent: l’agrégat va rester dynamique avec des «prix de l’énergie l’année prochaine (qui) devraient rester plus élevés que prévu», prévient-il.

D’où un avertissement lancé à la fois aux entreprises qui «doivent faire attention à ne pas augmenter excessivement leurs marges», et aux salariés qui «doivent faire attention à ce qu’est une augmentation salariale soutenable» sur le long-terme.

La BCE redoute que ne s’enclenche une boucle salaires-prix qui rendrait l’inflation totalement incontrôlable et pourrait faire dérailler son scénario de retour progressif de l’indicateur à sa cible de 2%.

En Allemagne, près de 4 millions de salariés du secteur industriel, dans l’électronique et la métallurgie, ont obtenu vendredi une hausse de salaires de 8,5% sur deux ans, après des négociations difficiles avec le patronat.

Les déclarations du responsable de l’institution de Francfort laissent «la désagréable impression que l’inflation échappe au contrôle de la BCE», a commenté Frederik Ducrozet, chef économiste chez Pictet, sur Twitter.

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