BCE: les taux vont encore monter malgré la faible croissance, dit Lagarde

AWP

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Ce durcissement interviendra alors que la BCE s’attend à «un ralentissement important de l’activité au cours des prochains trimestres», indique la présidente.

La Banque centrale européenne prévoit de poursuivre la remontée de ses taux d’intérêt même si un «ralentissement important» de l’activité est à prévoir, a déclaré lundi sa présidente Christine Lagarde.

Face à une inflation en zone euro qui pourrait approcher les 10% en septembre, la BCE a décidé de relever en septembre ses taux directeurs de 0,75 point de pourcentage, en plus de la première hausse depuis onze ans et de 0,50 point annoncée en juillet.

«Dans l’état actuel des choses, nous prévoyons de relever davantage les taux d’intérêt au cours des prochaines réunions afin de freiner la demande et de nous prémunir contre le risque d’une hausse persistante des anticipations d’inflation», a affirmé Christine Lagarde lors d’une audition devant le Parlement européen.

Ce durcissement interviendra alors que la BCE s’attend à «un ralentissement important de l’activité au cours des prochains trimestres», a ajouté la banquière centrale du fait de l’inflation, de la crise énergétique, de la moindre demande mondiale et la baisse de confiance des ménages et des entreprises qui en résulte.

La BCE s’attend à un recul même du produit intérieur brut de la zone euro au premier trimestre 2023.

Sortant d’années de taux très bas, dans un contexte d’inflation atone, la BCE veut désormais les relever à un niveau jugé «neutre» qui ne soutienne ni ne pénalise l’économie.

Or, «nous n’en sommes pas là», a prévenu l’ancienne ministre française de l’Economie.

Une fois ce niveau «neutre» atteint, la BCE devra déterminer si l’inflation est en bonne voie d’être ramenée à l’objectif de 2%.

Si tel n’est pas encore le cas «nous devrons peut-être prendre d’autres mesures», a poursuivi Mme Lagarde. En d’autres termes, les taux pourraient monter momentanément au-delà du niveau «neutre» et aller en territoire dit restrictif.

La BCE veut à tout prix combattre l’inflation du moment, attisée par la guerre d’invasion de la Russie sur l’Ukraine, et empêcher que l’inflation s’enracine dans l’économie, en prenant des mesures qui vont réduire la demande et pourraient donc ralentir davantage la croissance.

Le moral des entrepreneurs a reculé en septembre en Allemagne pour le quatrième mois consécutif.

La première économie européenne «tombe en récession», a commenté Clemens Fuest, président de l’IFO, ce qui pourrait affaiblir l’ensemble de la zone euro.

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