Allemagne: ralentissement surprise de l’inflation en novembre, à 10,0%

AWP

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Les analystes tablaient sur une nouvelle hausse du renchérissement à 10,5%. La flambée des prix de l’énergie fléchit à 38,4% sur un an, contre 43,9% en octobre.

L’inflation a reculé en novembre en Allemagne, pour la première fois depuis juin, grâce à un ralentissement de la flambée des prix de l’énergie, qui restent toutefois à un très haut niveau, selon des données provisoires publiées mardi.

La croissance de l’indice des prix a atteint 10,0% sur un an, perdant 0,4 point par rapport à octobre, a indiqué l’institut de statistique Destatis dans un communiqué.

Ce chiffre déjoue les attentes des analystes de l’outil financier Factset, qui tablaient sur une nouvelle hausse de l’inflation, à 10,5%.

Sur un mois, les prix baissent de 0,5%.

Ce recul est lié au ralentissement de la flambée des prix de l’énergie, qui a atteint 38,4% sur un an en novembre, contre 43,9% en octobre, a indiqué Destatis.

Les prix des biens augmentent de 17,2%, contre 17,8% le mois dernier.

Seule l’inflation alimentaire poursuit son accélération, sous l’effet de la guerre et de la hausse des coûts de production, à +21,0% en novembre, contre 20,3% en octobre.

L’indice des prix harmonisé, qui sert de référence pour la banque centrale européenne, recule également, à 11,3%.

Malgré ce retournement de tendance, «il est trop tôt pour sonner la fin de l’alerte», affirme Fritzi Köhler-Geib, cheffe économiste de la banque publique allemande KfW.

La Banque centrale européenne (BCE) ne s’attend en effet pas à ce que l’inflation poursuive durablement sa baisse en zone euro.

«J’aimerais voir l’inflation avoir culminé en octobre mais je pense qu’il y a trop d’incertitude», a affirmé lundi sa présidente, Christine Lagarde, devant le Parlement européen.

Il faut «s’attendre à un rebond en décembre avant d’atteindre un sommet au premier trimestre de l’an prochain», confirme Carsten Brzeski, analyste pour la banque ING.

En Allemagne, la flambée des prix plombe considérablement le pouvoir d’achat des ménages : au troisième trimestre, les salaires réels ont baissé de 5,7%.

Le gouvernement table donc sur un recul du PIB de l’Allemagne dès le trimestre prochain, et anticipe une récession de 0,4% en 2023.

Pour soulager les ménages et les entreprises, Berlin a annoncé le déblocage de 200 milliards d’euros permettant de plafonner les prix.

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