La production industrielle en Allemagne a connu un rebond surprise en septembre, mais le secteur continue de souffrir de la guerre en Ukraine et la crise énergétique, selon des chiffres officiels publiés lundi.

Le secteur manufacturier a produit 0,6% de plus sur un mois en données corrigées des variables saisonnières, après une chute révisée de 1,2% en août, a indiqué l’institut de statistique Destatis dans un communiqué.

C’est mieux que ce que prévoyaient les analystes de Factset qui tablaient sur une baisse de 0,10%.

Sur un an, la production industrielle grimpe de 2,6%, a ajouté Destatis.

Dans le détail, la production a été tirée par les biens de consommation, qui ont connu une hausse de 1,4% et les biens d’investissement (+1,1%).

La production de biens intermédiaires a stagné (-0,1%).

Malgré ce rebond, «les perspectives pour les mois à venir restent sombres», a toutefois commenté le ministère de l’Economie dans un communiqué lundi.

L’industrie exportatrice allemande est plombée par la guerre en Ukraine, qui entraîne perturbations sur les chaînes d’approvisionnement, hausse des coûts et envolée des prix de l’énergie.

Sont frappées de plein fouet les industries à forte intensité énergétique, comme la chimie, la métallurgie, le papier et le verre.

Ces secteurs ont vu leur production baisser de de 0,9% sur un mois en septembre, et de 9,7% sur un an, selon Destatis.

Le gouvernement table donc sur un recul du PIB de l’Allemagne dès le trimestre prochain, et anticipe une récession de 0,4% en 2023 pour la première économie européenne.

Pour soulager les ménages et les entreprises, Berlin a annoncé fin septembre le déblocage de 200 milliards d’euros permettant de plafonner les prix.

Pour les plus gros industriels, le gaz coûtera 7 centimes par kilowattheure, dans la limite de 70% de la consommation, dès le 1er janvier. Les PME bénéficieront d’un plafonnement à 12 centimes le kilowattheure à partir du 1^er mars.