Fiscalité, retraites ... L’OCDE exhorte l’Allemagne à plus de réformes

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Les plans d’investissements massifs dans la défense et les infrastructures doivent être complétés par des «mesures ambitieuses» notamment pour réduire les charges administratives pour les entreprises.

L’Allemagne doit réformer son système fiscal et de retraites pour moderniser son économie, affirme jeudi un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui salue les investissements massifs annoncés par Berlin au profit de la croissance.

Dans cette étude remise à la ministre allemande de l’Economie Katherina Reiche, l’organisation examine comment redonner de la vigueur à la première économie européenne, amorphe après deux années consécutives de récession.

Adopté en mars, les plans d’investissements massifs dans la défense et les infrastructures sont «un pas dans la bonne direction» pour le pays, jusqu’alors mauvais élève de l’OCDE en la matière, a salué Mathias Cormann, le secrétaire général de l’organisation.

Les centaines de milliards de dépenses annoncés auront un effet positif sur la croissance du PIB, attendue à 0,4% pour 2025 tandis que le gouvernement table toujours sur une stagnation.

Mais ces plans doivent être complétés, selon un communiqué, par des «mesures ambitieuses» notamment pour réduire les charges administratives pour les entreprises et remédier à la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée.

L’OCDE s’inquiète aussi que le financement des mesures du contrat de coalition reste «incertain», déplorant que celui-ci n’aborde par les «pressions croissantes sur les dépenses liés au vieillissement de la population».

Tant bien que si le gouvernement ne réforme pas son système de cotisations sociales et de retraites pour inciter à rester plus longtemps en activité, la dette publique pourrait gonfler de 81% à 128% du PIB en 2045.

Autre point clé du rapport: le système fiscal allemand a la main trop lourde sur les revenus du travail, aussi bien pour les patrons que pour les employés.

Il critique ainsi la réduction de l’impôt sur les sociétés, décidée par le gouvernement début juin dans un paquet plus large d’aides fiscales aux entreprises.

Cette mesure «aura un effet moindre sur la croissance que la réduction de l’impôt sur le travail», pointe l’OCDE, qui recommande plutôt d’augmenter les recettes liés à la propriété, aux successions, au capital ainsi qu’aux revenus des entreprises.

Il préconise aussi de redoubler d’efforts en matière de contrôle fiscaux, notamment sur la TVA, qui se sont affaiblis depuis plus d’une décennie.

«Nombre des réformes proposées par l’OCDE coïncident avec les projets de notre gouvernement», a défendu dans un discours Katherina Reiche, citant notamment la lutte contre la bureaucratie et la baisse du prix de l’énergie.

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