Allemagne: le marché du travail résiste à la crise

AWP

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L’indicateur poursuit sa remontée entamée en novembre, qui faisait suite à quatre mois consécutifs de plongeon face à l’envolée de l’inflation.

Le taux de chômage en Allemagne est resté stable en décembre à 5,5% pour le cinquième mois d’affilée, le marché du travail restant robuste malgré l’inflation persistante, a indiqué mardi l’Agence allemande pour l’emploi.

En 2022, «les conséquences de la guerre russe contre l’Ukraine – hausse des prix, insécurité, migration – ont certes laissé des traces sur le marché du travail allemand. Mais vu l’ampleur des charges, celles-ci sont modérées», a estimé dans un communiqué la présidente de l’Agence fédérale pour l’emploi (BA), Andrea Nahles.

Le chômage, qui s’établissait à 5,0% en début d’année, a grimpé à partir de juin, alors que les réfugiés ukrainiens affluaient sur le marché du travail, avant de se stabiliser à 5,5%.

«Le nombre de chômeurs a augmenté depuis juin, mais principalement en raison des réfugiés ukrainiens à la recherche d’un emploi, plutôt qu’en raison de la détérioration de la situation économique», commente Fritzi Köhler-Geib, économiste en chef de la banque publique allemande KfW.

«Jusqu’à présent, le marché du travail a bien survécu à la guerre d’agression russe et à la crise énergétique» qui fait peser sur l’Allemagne une menace de récession pour cet hiver, analyse-t-elle.

Corrigé des variations saisonnières, le nombre de chômeurs a diminué de 13.000 sur un mois en décembre

En données brutes, le nombre de chômeurs augmente de 20.000 sur un mois, pour atteindre 2,45 millions, selon l’organisme.

Pour 2023, le marché du travail devrait afficher une «évolution robuste» et ne pas trop pâtir du ralentissement de la conjoncture lié à la crise énergétique qui affecte particulièrement l’industrie allemande, a assuré Mme Nahles lors d’une conférence de presse téléphonique.

Demeurent deux ombres au tableau: «la perte de pouvoir d’achat des salariés et la pénurie croissante de main-d’œuvre qualifiée», note Fritzi Köhler-Geib.

En raison de l’inflation, les salaires réels ont baissé de 4 % au cours des trois premiers trimestres de l’année dernière, souligne l’économiste.

Quant à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, elle s’accentuera encore au cours de l’année, au risque de freiner la reprise, selon la même source.

Illustration de ce besoin de nouveaux actifs dans une Allemagne à la démographie vieillissante: l’emploi a atteint en 2022 son plus haut niveau depuis la réunification du pays en 1991, avait indiqué lundi l’office de statistique Destatis.

Le nombre d’actifs «dont le lieu de travail se trouvait en Allemagne» s’est accru de 589.000 personnes (+1,3 %) par rapport à 2021, dépassant de 292 000 personnes (+0,6 %) le précédent record, enregistré en 2019.

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