Alcon ralenti par l’appréciation du dollar au troisième trimestre

AWP

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Entre juillet et fin septembre, le chiffre d’affaires a progressé de 2,0% sur un an à 2,1 milliards de dollars, a détaillé le géant des soins oculaires. A taux de change constants, la progression est de 9%.

Le géant des soins oculaires Alcon a vu son chiffre d’affaires progresser légèrement au troisième trimestre, bridé par un dollar fort, alors que la rentabilité a été quelque peu ralentie par les investissements dans la recherche et le développement. La performance du groupe fribourgeois est plus ou moins conforme aux prévisions des analystes.

Entre juillet et fin septembre, le chiffre d’affaires a progressé de 2,0% sur un an à 2,1 milliards de dollars, a détaillé Alcon mardi soir dans un communiqué. A taux de change constants, la progression est de 9%.

La marge opérationnelle de base a diminué à 17,2%, contre 17,7% au troisième trimestre 2021. Le bénéfice de base par action s’est quant à lui inscrit à 0,50 dollar, après 0,54 dollar un an auparavant.

Par divisions, Surgical affiche un chiffre d’affaires de 1,2 milliard de dollars (+5% ou +12% à taux de change constants). Vision Care a réalisé un chiffre d’affaires trimestriel de 909 millions, en baisse de 2% (+5% à taux de change constants).

Visée corrigée

La direction a légèrement adapté ses prévisions pour l’ensemble de l’année. Elle table désormais sur un chiffre d’affaires de 8,5 à 8,7 milliards de dollars, en hausse de 10% à 11%, et une marge opérationnelle de 18,0-18,5%. Le bénéfice de base par action est lui attendu entre 2,20 et 2,25 dollars.

En août, la direction avait déjà modéré ses ambitions, avançant une croissance de 9% à 11% pour un chiffre d’affaires entre 8,6 et 8,8 milliards. La marge opérationnelle de base était alors attendue entre 18% et 19% et le bénéfice de base dilué par action était alors attendu entre 2,2 et 2,3 dollars.

La feuille de route exclut pour l’heure l’impact de l’acquisition d’Aerie Pharmaceuticals annoncée fin août. Aux 770 millions avancés alors, s’ajouteront 160 millions de dettes de la cible d’acquisition, qui porteront le coût total de l’opération à environ 930 millions, a calculé mercredi en téléconférence de presse le trésorier Tim Stonesifer. L’opération devrait dans un premier temps rester sans effet notable sur la rentabilité.

Revenant sur de récentes rumeurs de vente par l’ancienne maison-mère Novartis d’activités dans les soins oculaires, pour un montant susceptible d’atteindre 5 milliards de dollars, le directeur général David Endicott a assuré n’avoir aucune intention de procéder à une acquisition «de nature transformatrice». «Nous maintenons notre concentration sur des cibles de 50 à 500 millions, qui selon nous sont plus à même de générer de la valeur ajoutée pour nos actionnaires», a expliqué le timonier.

économies additionnelles

Pour l’année prochaine, la direction a identifié de nouvelles économies potentielles estimées à une centaine de millions de dollars par année, moyennant un coût unique de 125 millions. Les nouvelles mesures viendront compléter le programme annoncé fin 2019, comprenant un abaissement de 200 à 225 millions de la base de coûts, pour des frais engagés d’environ 300 millions.

Les analystes accueillaient favorablement la volée de chiffre présentés. «Alcon se trouve toujours en phase de transformation depuis son autonomisation et nous anticipons une poursuite des améliorations au cours des prochaines années», résume ainsi Vontobel.

La feuille de route est rassurante de prime abord, voire téméraire une fois appliqués les effets de changes actuels, relève UBS. La Banque cantonale de Zurich (ZKB) doute cependant de la faisabilité d’une marge Ebit de 20% dès l’an prochain, confirmée du bout des lèvres par la direction.

La nominative Alcon a terminé la séance en forte hausse de 5,1% à 63,70 francs, caracolant en tête et à contre-courant d’un SMI en retrait de 0,81%.

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