Wall Street rattrapée par les doutes sur le dialogue USA-Chine

AWP

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Le Dow Jones perd 0,53% et redescend sous les 26'000 points. Nasdaq et S&P 500 mettent un terme à leur série de records.

Bousculée en cours de séance par des informations sur la volonté du président américain d’imposer de nouvelles sanctions chinoises dès la semaine prochaine, la Bourse de New York a terminé dans le rouge jeudi.

L’indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, a perdu 0,53%, à 25’986,92 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lâché 0,26%, à 8’088,36 points.

L’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,44%, à 2’901,13.

Les indices avaient démarré la séance en légère baisse, les investisseurs marquant une pause après avoir fait grimper à des records le Nasdaq et le S&P 500 pendant quatre séances consécutives.

Ils avaient ensuite regagné un peu de terrain alors que se poursuivent à Washington d’intenses négociations entre les Etats-Unis et le Canada sur une nouvelle version du traité de libre-échange nord-américain (Aléna).

Mais la Bourse de New York a soudainement piqué du nez après la parution d’informations sur l’apparent soutien du président américain Donald Trump à des sanctions chinoises supplémentaires dès la semaine prochaine.

Selon l’agence Bloomberg, le locataire de la Maison Blanche souhaiterait mettre en oeuvre une nouvelle salve de taxes douanières sur 200 milliards de dollars de produits chinois importés aux Etats-Unis «dès que se terminera la semaine prochaine la période de consultations publiques» sur ce sujet, le 6 septembre.

«On s’attendait (ce matin) à avoir des bonnes nouvelles du côté du Canada. Malheureusement le président a réitéré son intention de faire pression sur la Chine», a souligné Art Hogan de B. Riley FBR. «Les investisseurs ont réagi négativement».

Des entreprises sensibles aux tribulations des négociations entre Washington et Pékin en ont fait les frais: Boeing a perdu 0,94%, Caterpillar 1,97% et John Deere 1,83%.

Il n’est toutefois «pas inattendu de voir les investisseurs lâcher un peu de lest après ce qui a été une belle envolée», a remarqué JJ Kinahan de TD Ameritrade. «Et il ne serait pas étonnant que cela continue jusqu’à vendredi soir avec des acteurs du marché qui souhaitent engranger un peu de profits avant un long week-end», lundi étant férié aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.

Amazon à plus de 2’000 dollars

Le marché obligataire se détendait un peu: le taux à dix ans sur la dette américaine évoluait vers 20H30 GMT à 2,860% contre 2,884% à la clôture mercredi, et celui à 30 ans à 3,006% contre 3,021% la veille.

Les indicateurs du jour étaient disparates.

Les dépenses des ménages américains ont avancé de 0,4% en juillet, tandis que leurs revenus ont progressé plus lentement, de 0,3%.

L’inflation sur un an aux Etats-Unis a grimpé de son côté en juillet à son plus haut niveau depuis six ans, à 2,3%.

Cette progression de l’inflation «n’est pas en soi inquiétante», selon JJ Kinahan. «Il est important que les investisseurs gardent cette statistique sur leur radar car quand les prix commencent à vraiment grimper, ils ont tendance à le faire très rapidement. Mais pour l’instant, l’inflation reste mesurée», a-t-il estimé.

Sur le front des valeurs, le groupe agroalimentaire Campbell Soup a reculé de 2,10% après avoir annoncé la mise en vente de deux unités, dédiées à ses activités à l’international et aux produits frais, suite à une revue stratégique engagée en mai.

Le spécialiste des logiciels Salesforce.com a perdu 1,72% après avoir fait part de prévisions décevantes pour le trimestre en cours.

Amazon est monté de 0,21% à 2’002,38 dollars, dépassant ainsi pour la première fois le seuil symbolique des 2’000 dollars.

L’éditeur de jeux vidéo Electronic Arts (EA) a plongé de 9,79% alors que le groupe a retardé de quatre semaines le lancement de la nouvelle version d’un produit phare, Battlefield 5, et révisé en conséquence à la baisse ses prévisions annuelles.

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