La Bourse de New York a terminé en nette baisse mardi, entraînée par des prises de bénéfices sur les grandes valeurs technologiques et un mouvement général d’aversion pour le risque.
Le Dow Jones a perdu 1,04%, l’indice Nasdaq a reflué de 1,65% et l’indice élargi S&P 500 a rendu 1,02%.
Moteurs du marché depuis début 2023, les «Magnificent Seven», les sept capitalisations géantes de la tech, ont été l’objet de prises de profits comme elles n’en avaient plus connues depuis des semaines.
Microsoft (-2,96%), Amazon (-1,95%) et Meta (-1,60%) ont ainsi replié la voilure.
Mais d’autres membres du club ont été encore plus touchés, alimentant le scénario d’une scission au sein de l’élite de la nouvelle économie.
Déjà distancé depuis plusieurs mois, Apple a encore cédé 2,84% et accuse un repli de 11% depuis le début de l’année.
Le groupe de Cupertino s’est vu infliger lundi une amende de 1,84 milliard d’euros par la Commission européenne pour pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la musique en ligne.
A cela s’ajoute l’inquiétude liée aux ventes d’iPhone en Chine, selon les analystes de Wedbush Securities, ainsi que les doutes quant à la capacité de la firme à la pomme de lancer un produit de rupture, ce qu’elle n’a plus fait depuis sa montre connectée, il y a neuf ans.
Autre valeur à la traîne, Alphabet (-0,31%), qui s’est contractée de 5% depuis le début de l’année, sur fond de doutes quant à sa capacité à faire jeu égal avec les grands acteurs de l’intelligence artificielle (IA) générative.
Tesla (-3,93%) est, lui, au bord de la sortie de route, en baisse de 27% depuis le début de l’année, victime du ralentissement du marché des véhicules électriques et de l’émergence de constructeurs chinois, en particulier BYD.
Le groupe dirigé par Elon Musk a été contraint mardi de suspendre l’activité de son usine de la banlieue de Berlin après un incendie volontaire. Un groupuscule d’extrême gauche a revendiqué l’action, qui a entraîné une panne de courant.
Seul des sept à avoir échappé à la bourrasque, mardi, le spécialiste des semi-conducteurs Nvidia (+0,86%), que rien ne semble pouvoir arrêter.
«Je pense qu’on peut encore aller un peu plus haut», a tempéré Kurt Spieler, de FNBO, au sujet des indices new-yorkais, «mais on s’approche de la fin d’un cycle» de hausse.
De manière générale, la séance a souffert d’un climat d’aversion pour le risque, alors que les opérateurs se positionnaient avant les échéances importantes de la semaine, à savoir les interventions, au Congrès, du président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell, mercredi et jeudi, et le rapport mensuel sur l’emploi, vendredi.
Les investisseurs se sont réfugiés sur le marché obligataire qui a vu le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans tomber à 4,13%, contre 4,21% la veille. Les taux obligataires évoluent en sens opposé de leurs prix.
Pétrole, métaux précieux, à l’exception de l’or, ou matières premières agricoles ont tous fini dans le rouge.
Le bitcoin a aussi chuté après avoir établi un nouveau record historique, à 69.191 dollars, victime, lui aussi, de prises de bénéfices.
La plateforme d’échanges de cryptomonnaies Coinbase a lâché 5,40%.
La chaîne de supermarchés Target s’est démarquée (+12,02%) après avoir publié des résultats meilleurs qu’attendu, en particulier le bénéfice net, dopé par la baisse des stocks et la normalisation des coûts d’approvisionnement.
Le groupe de Minneapolis (Minnesota) reste sur trois trimestres consécutifs de contraction de ses ventes à périmètre comparable, mais s’attend à un retour à la croissance en fin d’année.
Après avoir fondu de plus de 40% en deux séances, l’établissement de crédit régional New York Community Bancorp (NYCB) a enfin rebondi (+17,95%). Considérée comme le possible maillon faible du système bancaire américain, cette banque a signalé jeudi des défaillances dans ses procédures de contrôle interne.