La Bourse de New York a conclu dans le vert jeudi, soulagée après l’annonce d’une inflation américaine globalement conforme aux attentes en janvier, ce qui a permis au Nasdaq, à dominante technologique, d’atteindre un nouveau record.
Porté depuis plusieurs mois par l’engouement des boursiers autour de l’intelligence artificielle, le Nasdaq a finalement dépassé son dernier sommet datant de novembre 2021 en grimpant de 0,90% à 16’091,92 points.
L’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,52% à 5’096,27 points et le Dow Jones a grignoté 0,12% à 38’996,39 points.
La publication de l’indice d’inflation PCE aux Etats-Unis, le baromètre favori de la Réserve fédérale (Fed) pour fixer sa politique monétaire, a été au centre des intérêts jeudi.
Craignant une mauvaise nouvelle, les indices boursiers s’apprêtaient à ouvrir en baisse avant la parution des données du département du Commerce.
L’indice PCE a avancé de 0,3% sur le mois en janvier contre +0,1% le mois d’avant, mais un peu moins que prévu par le consensus de MarketWatch.
Sur un an, l’inflation a continué de ralentir à 2,4% contre 2,6% un mois plus tôt.
«On est entré dans la séance alors qu’on était inquiets de la teneur du PCE, ce qui est compréhensible après les chiffres de l’indice d’inflation CPI qui avait été étonnamment élevés», a expliqué Steve Sosnick d’Interactive Brokers.
«Les traders étaient un peu nerveux à l’idée que cela se reproduise», a-t-il ajouté.
Mais finalement, étant donné que l’inflation annuelle poursuit sa route vers l’objectif de 2%, «nous avons fini par connaître une séance haussière de soulagement».
«On était préparés au pire mais on a obtenu ce qu’on attendait et cela ne va rien changer sur l’attitude de la Fed», a conclu l’analyste.
Pour Michael Pearce, d’OxfordEconomics, «avec cette tendance à la baisse de l’inflation, un repli graduel des taux d’intérêt est toujours sur la table cette année» pour la banque centrale américaine.
Sur le marché obligataire, les rendements des bons du Trésor à dix ans sont restés stables à 4,26%.
Une première baisse des taux de la Fed est désormais attendue pour la réunion monétaire de juin, à une courte majorité seulement, selon l’outil CME Fedwatch alors qu’il y a encore quelques semaines, les investisseurs croyaient à un assouplissement de la politique monétaire dès le mois prochain.
Du côté des valeurs, l’action AMD, un des poids lourds des micro-processeurs, s’est envolée de plus de 9% alors que la demande est à la hausse pour ces composants.
Le leader des logiciels de gestion clientèle Salesforce a gagné 3,02% après des résultats trimestriels conformes aux prévisions et la distribution, pour la première fois, d’un dividende.
Les actions de Snowflake en revanche ont chuté de plus de 18%. Le spécialiste du stockage sur le cloud a certes affiché de très bons résultats trimestriels mais ses projections ne sont pas aussi optimistes que celles du marché.
Le groupe pense afficher 22% de croissance de ventes en 2024 mais les analystes attendaient une expansion de 30%.
Les grands noms de la technologie ont aussi donné de l’élan au Nasdaq, comme Amazon (+2,08%), Meta (+1,26%) ou Alphabet (+1,71%).
La chaîne de produits électroniques et électroménagers Best Buy a avancé de 1,51% alors que ses ventes au quatrième trimestre ont ralenti moins qu’attendu et que l’année en cours va au moins montrer une stabilisation, selon la direction.
Le groupe a aussi fait part d’une prochaine «initiative de restructuration», qui devrait se traduire par des réductions d’effectifs, une mesure souvent saluée par les investisseurs en Bourse.
Les titres de WeightWatchers International ont fondu de 18% à 3,12 dollars l’action alors que la compagnie a indiqué que son actionnaire phare, la personnalité Oprah Winfrey, quittait son conseil d’administration, ayant reconnu avoir désormais recours aux nouveaux médicaments contre la prise de poids et l’obésité.