Wall Street finit en ordre dispersé, résiste à la remontée des taux

AWP

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Le Dow Jones progresse de 0,80%, tandis que le Nasdaq, habituellement locomotive de la place new-yorkaise, termine à l’équilibre. De son côté, l’indice S&P 500 grappille 0,45%.

La Bourse de New York a terminé sur une note contrastée jeudi, la bonne performance de l’économie américaine l’emportant sur la perspective d’une poursuite du resserrement monétaire, qui a fait bondir les taux obligataires.

A la différence de la tendance observée depuis le début de l’année, le Dow Jones a tiré son épingle du jeu et gagné 0,80%, tandis que l’indice Nasdaq, habituellement locomotive de Wall Street, a fini à l’équilibre. L’indice S&P 500 a lui gagné 0,45%.

La séance avait démarré dans le rouge après la publication de plusieurs indicateurs plus solides qu’attendu.

Le produit intérieur brut (PIB) américain a été révisé en hausse à 2,0% pour le premier trimestre en rythme annuel, contre 1,3% annoncé initialement, tandis que les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage ont enregistré leur plus forte baisse sur une semaine depuis 2021.

Ces données «renforcent la probabilité de voir la banque centrale américaine (Fed) rester considérablement plus offensive que ne l’anticipent les investisseurs», a commenté Jose Torres, d’Interactive Brokers.

Les opérateurs attribuent désormais une probabilité de plus de 40% à l’hypothèse de deux nouvelles hausses de taux de la Fed d’ici novembre.

Le marché obligataire a été secoué par ces indicateurs. Le rendement des emprunts d’Etat américains à 2 ans est monté jusqu’à 4,89%, au plus haut depuis près de quatre mois.

Cette tension brutale a pénalisé les actions du secteur technologique, dont la forte croissance dépend des conditions de financement.

Amazon (-0,88%), Nvidia (-0,72%) et Meta (-1,32%) ont tous fait un pas en arrière.

Pour autant, le marché actions dans son ensemble a fini par se redresser.

Il le doit en bonne partie au secteur bancaire, soutenu par la publication, par la banque centrale américaine (Fed), des résultats de tests de résistance annuels (stress tests), meilleurs que l’an dernier pour la totalité des 23 principales banques américaines.

Goldman Sachs (+3,01%), Wells Fargo (+4,51%) ou JPMorgan Chase (+3,49%) ont tous été recherchés.

Dans leur sillage, les banques régionales ou de taille moyenne s’élevaient également, à l’image de l’enseigne de la Californienne PacWest (+3,31%) ou de la texane Comerica (+1,76%).

«C’est encourageant de voir que même avec (le bond des taux), le marché ne recule pas», a observé Tom Cahill, de Ventura Wealth Management, pour qui «les investisseurs commencent à se faire à l’idée qu’un atterrissage en douceur de l’économie est envisageable.»

Outre les banques, certaines valeurs délaissées ces dernières semaines ont paradé, tels Caterpillar (+0,98%), Boeing (+0,53%) ou Dow (+0,53%).

«On a une petite rotation des actions de croissance vers les secteurs industriel ou bancaire et d’autres dont les valorisations sont raisonnables», a souligné Tom Cahill.

La société de tourisme spatial Virgin Galactic a été l’objet de prises de bénéfices (-10,76%) après son premier vol commercial réussi jeudi, avec l’armée de l’air italienne pour client, une étape déterminante pour le groupe fondé il y a près de vingt ans.

Le revenant BlackBerry a avancé (+6,99%), après avoir doublé ses revenus sur un an grâce à un repositionnement stratégique qui a fait passer le groupe des smartphones aux logiciels de cybersécurité notamment.

Le secteur de l’automobile électrique est resté bien orienté, après le dépôt de bilan du constructeur américain Lordstown, mardi, qui bénéficie à ses concurrents, que ce soit Tesla (+0,49%), Rivian (+9,36%) ou Lucid (+7,17%).

United Airlines a fait un atterrissage forcé (-4,58%), contraint par l’annulation de centaines de vols depuis plusieurs jours, que la compagnie aérienne a attribué à des problèmes de personnel et à un manque de contrôleurs aériens.

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