Tokyo en territoire négatif après les menaces de Trump

AWP

2 minutes de lecture

Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,36%, et l’indice élargi Topix a reculé de 0,31%.

La Bourse de Tokyo, longtemps indécise, a fini sur une note négative vendredi, sous pression après de nouvelles menaces de Donald Trump sur les importations chinoises, auxquelles a répondu la Chine en se disant prête à «aller jusqu’au bout».

A l’issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 0,36% (-77,90 points) à 21.567,52 points, et l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a reculé de 0,31% (-5,31 points) à 1.719,30 points.

Les pertes ont cependant été limitées par la poursuite du repli du yen, un mouvement favorable aux titres des sociétés exportatrices japonaises: le dollar valait 107,30 yens au moment de la fermeture, contre 106,88 yens, tandis que l’euro montait à 131,28 yens, contre 131,15 yens.

Sur l’ensemble de la semaine, le Nikkei a pris 0,53% et le Topix 0,17%.

Les places financières vivent ces derniers temps au rythme des invectives de Donald Trump et des ripostes de la Chine.

Jeudi, le président américain a menacé d’imposer de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises, doublant la mise de 50 à 100 milliards de dollars. Quelques heures plus tard, Pékin a assuré ne pas craindre de payer le prix d’une guerre commerciale avec les Etats-Unis, une déclaration qui a poussé les indices tokyoïtes dans le rouge juste avant la clôture.

«Les dernières remarques de M. Trump ont éclipsé les vues optimistes (de la veille) et ravivé les inquiétudes», a commenté pour l’agence Bloomberg News Kenji Abe, analyste chez Okasan Securities. «Les marchés sont déstabilisés par les commentaires et spéculations sur les politiques commerciales, et cela va probablement continuer».

Les investisseurs ont par ailleurs fait preuve d’attentisme avant la publication du rapport mensuel sur l’emploi américain, toujours très surveillé. La séance a été de fait peu active avec seulement 1,47 milliard de titres échangés sur le premier marché.

Takeda rechute

Sur le front des valeurs, le laboratoire pharmaceutique Takeda a décroché de 5,03% à 5.000 yens, signant la plus forte baisse du Nikkei, après des propos de son PDG confirmant l’intérêt du groupe pour l’irlandais Shire. Au cours d’une réunion avec quelques analystes, Christophe Weber aurait dit envisager de prendre le contrôle de la totalité de son rival, une acquisition dont l’ampleur inquiète les investisseurs.

Les analystes doutent de la capacité de Takeda à financer cette opération évaluée à plusieurs dizaines de milliards d’euros, potentiellement la plus importante jamais réalisée par un groupe japonais.

Le titre avait déjà plongé de près de 8% fin mars, quand la société japonaise avait indiqué réfléchir à une possible offre.

Parmi les autres actions vedette du Nikkei, se sont particulièrement distinguées les compagnies pétrolières, alors que les cours de l’or noir sont remontés jeudi: JXTG a augmenté de 3,06% à 656,7 yens, Inpex de 2,03% à 1.326,5 yens et Showa Shell Sekiyu de 1,85% à 1.431 yens.

Dans l’électronique, la tendance a été contrastée: le fleuron de l’électronique Sony a fléchi de 0,15% à 5.205 yens, mais Panasonic a progressé de 0,32% à 1.528 yens. Idem du côté de l’automobile: Toyota a perdu 0,32% à 6.728 yens, Nissan a pris 0,63% à 1.115,5 yens et Mitsubishi Motors 2,99% à 791 yens.

Du côté de la distribution, Seven & I Holdings, connu pour ses «konbini», des supérettes ouvertes 24H/24, a vu son action s’apprécier de 3,37% à 4.780 yens au lendemain de la publication de solides résultats annuels.

Enfin, le groupe de services financiers Monex Group s’est envolé de 20% à 480 yens, le plafond autorisé pour la journée, après l’annonce d’un accord d’acquisition de la plateforme d’échanges de cryptomonnaies Coincheck, victime fin janvier d’un piratage massif. L’action avait déjà bondi de près de 30% mardi et mercredi après la confirmation d’une marque d’intérêt, avant de rechuter de 10% jeudi.

A lire aussi...