La Bourse de New York continue son évolution en dents de scie depuis la mi-avril malgré plusieurs catalyseurs importants dont la Fed et les résultats des GAFAM. Les négociations autour du plafond de la dette américaine seront probablement le prochain catalyseur majeur pour les marchés.

La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a prévenu que les États-Unis pourraient se retrouver à court d'argent pour payer leurs obligations dès le 1^er juin si le Congrès ne trouve pas d’accord. Les républicains du Congrès sont prêts à lever le plafond, mais demandent en contrepartie une réduction du déficit public ce que la Maison-Blanche refuse. Joe Biden et le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy se sont rencontrés mardi soir, mais ne sont pas parvenus à un consensus, a rapporté le News York Times. Les deux dirigeants auraient convenu de se rencontrer à nouveau vendredi pour poursuivre la discussion.

En l’absence d’un relèvement du plafond de la dette, le gouvernement devrait procéder à un «shutdown» de certaines administrations fédérales pour réduire temporairement les coûts et pourrait faire défaut sur la dette souveraine, ce qui serait une situation inédite. Un défaut est toutefois très peu probable, car ni les républicains ni les démocrates en ont intérêt. Un accord sera donc vraisemblablement trouvé, mais le timing et les conditions sont encore très incertains. La dernière fois que la Maison-Blanche s’est retrouvée dans une situation aussi délicate, avec un Congrès faisant blocage à un relèvement du plafond de la dette, Standard & Poor's avait dégradé la note de crédit des États-Unis pour la première fois, la faisant passer de AAA à AA+.

Une levée du plafond de la dette permettrait de diminuer les craintes d’un défaut de paiement des Etats-Unis, ce qui devrait dans l’immédiat être positif pour les marchés actions. Néanmoins, une levée du plafond permettra au Trésor de remprunter massivement sur les marchés. Le Trésor pourrait donc drainer d’importantes liquidités en très peu de temps (l’équivalent de plus ou moins 6 mois de quantitative tightening de la Fed en quelques semaines), ce qui ferait pression sur les marchés. Par ailleurs, si le relèvement du plafond de la dette est conditionné à une réduction du déficit public, ce serait de mauvais augure pour l’économie.

A plus court terme, le principal catalyseur sera vraisemblablement les chiffres sur l’inflation IPC du mois d’avril des Etats-Unis publié cet après-midi. Le consensus table sur une hausse des prix de 0,4% sur un mois et d’une inflation de 5,0% sur un an. Des chiffres inférieurs aux attentes permettraient d’alimenter les perspectives d’un «pivot» de la Fed, ce qui serait positif pour les marchés et inversement.

Prévision du cours du S&P 500

Sur le plan de l’analyse technique, nous pouvons constater le S&P 500 consolider sous son sommet de février à environ 4200 points depuis la mi-avril. Le récent plus bas à 4050 points sera crucial à court terme car un repli sous ce seuil formerait une figure en «tête et épaules, ce qui ouvrirait la voie à un retournement baissier.

Le prochain support majeur à surveiller serait le creux de la mi-mars à environ 3800 points. A l’inverse, les perspectives deviendraient à court terme haussières en cas de dépassement des 4200 points. Dans ce cas, la prochaine résistance majeure à surveiller serait le sommet d’août à 4325 points.