Rebond des Bourses européennes

AWP

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Portées par le pétrole et le déconfinement, Paris, Francfort et Milan clôturent en hausse de plus de 2%.

Les Bourses européennes ont bien rebondi mardi, encouragées par le redémarrage graduel des économies et par la remontée des prix du pétrole, indifférentes à un jugement de la Cour constitutionnelle allemande lié à l’action de la BCE.

«Les marchés européens ont montré des gains importants alors que les investisseurs espèrent un assouplissement des restrictions liées au confinement qui entraînera une accélération de l’activité économique», écrit David Madden, analyste chez CMC Markets.

«Nombre de pays ont déjà rouvert certains pans de leur économie et les investisseurs tablent sur la poursuite du processus», ajoute-t-il.

Ainsi, Paris (+2,40%), Francfort (+2,51%) et Milan (+2,06%) se sont nettement redressées, devant Londres (+1,66%) et Madrid (+1,11%) après deux séances en forte baisse. A Zurich, le SMI a gagné 1,30%.

Au cours de la séance, les marchés actions ont été, mais pas très longtemps, «sous pression après une décision de justice allemande en lien avec le programme de rachats d’actifs de la BCE mais les indices ont récupéré le terrain perdu», observe M. Madden.

Pourtant, «la dernière chose dont la BCE a besoin concernant son aide à la zone euro sont des embûches», estime-t-il, ajoutant que son «plan de relance de l’économie pourrait faire face à des défis juridiques».

La Cour constitutionnelle allemande a sommé mardi la Banque centrale européenne de justifier «dans les trois mois» ses rachats de dette publique, fragilisant son vaste soutien à l’économie en pleine pandémie de coronavirus.

Les magistrats de Karlsruhe jugent en effet «douteuse» la compétence de l’institut de Francfort pour racheter massivement de la dette publique, dans le cadre de son programme anti-crise mené depuis 2015 et renforcé en réponse au COVID-19.

«Cette décision n’a pas ému outre mesure les marchés actions mais force est de constater qu’il y a une tension assez vive sur le marché obligataire», constate aussi de son côté Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille chez Mirabaud France.

L’écart entre le taux de rendement italien à dix ans et le taux allemand de même échéance s’est nettement creusé mardi. A la clôture, le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a peu varié (-0,58% à 16H30 GMT) tandis que celui de l’Italie a accentué sa tension après cette décision (1,86% contre 1,76% la veille à la clôture du marché secondaire où s’échange la dette déjà émise).

Les craintes des derniers jours quant à une résurgence de la guerre commerciale sino-américaine ont également été mises de côté par les investisseurs actions qui ont privilégié le rebond des cours du brut.

«Cette reprise des marchés ne nous met pas à l’abri de nouveaux épisodes de forte volatilité au gré des nouvelles sur le virus et/ou des statistiques économiques», prévient dans une note Emmanuel Auboyneau, gérant associé chez Amplegest.

Les investisseurs «parient à l’évidence sur une reprise de l’activité mondiale au second semestre et sur l’appui sans limite des banques centrales», selon lui.

Total en locomotive

Le secteur pétrolier a été encouragé par le fort rebond des cours du brut avec un baril de Brent de la mer du Nord au-dessus de 30 dollars. BP a pris 6,09% à 318,90 pence et Royal Dutch Shell (action «B») 5,06% à 1.283,40 pence. Total a joué un rôle moteur dans l’indice parisien, grimpant de 7,94% à 32,91 euros, en dépit d’un bénéfice net en chute de 99% au premier trimestre, les investisseurs saluant surtout la perspective du versement d’un dividende en 2020.

Peugeot SA a grimpé de 3,54% à 13,02 euros alors que le constructeur et Fiat Chrysler (FCA) se sont dits toujours déterminés à mener leur fusion et à clore l’opération à la date prévue, soit fin 2020-début 2021, malgré les difficultés créées par l’épidémie de coronavirus.

Lufthansa a avancé de 2,78% à 8,14 euros: le directoire compte toujours boucler «rapidement» les négociations avec le gouvernement allemand sur une vaste aide publique pour la compagnie aérienne.

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