Les marchés européens profitent toujours de l’embellie pétrolière

AWP

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Paris clôture en hausse de 0,89%. Milan se démarque avec une progression de 1,47%.

Les Bourses européennes ont signé une nouvelle séance dans le vert jeudi, aidées par la nette reprise des cours du pétrole et les espoirs d’un soutien européen coordonné, malgré des indicateurs macroéconomiques peu encourageants.

L’indice phare de la place parisienne, le CAC 40, a pris 0,89%.

Sur les autres places européennes, Londres a gagné 0,97%, Francfort 0,95%, Milan 1,47% et Madrid 0,40%.

«Les marchés boursiers sont de nouveau influencés par le pétrole», dont la nette reprise «a rendu les investisseurs plus optimistes dans leurs perspectives», relève dans une note David Madden, un analyste de CMC Markets.

Si l’indice parisien a profité en début de séance de l’élan positif suscité par le rebond des cours du pétrole, il a ensuite été conforté dans sa hausse par les indices américains, qui ont, eux, bénéficié de chiffres d’inscriptions au chômage en diminution, même si à des niveaux historiquement élevés.

La forte remontée du cours du baril - tombé à des niveaux historiquement bas en début de semaine - apportait aussi du soulagement, quoique teinté de prudence car cette reprise apparaissait liée à l’escalade des tensions entre l’Iran et les États-Unis.

Il s’agit d’un «réajustement», mais qui «n’est pas pérenne car il n’y a aucune raison que le pétrole se mette à monter fortement» et ses prix vont rester «relativement bas pour l’instant», juge ainsi auprès de l’AFP Frédéric Rozier, gérant de portefeuille à Mirabaud France.

Les investisseurs étaient aussi suspendus au sommet des dirigeants européens qui a débuté peu après 13H00 GMT afin de trouver des solutions pour sortir l’Union européenne de la récession engendrée par le coronavirus.

La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a mis en garde dès l’ouverture du sommet les dirigeants de l’UE contre le risque «d’agir trop peu, trop tard» face aux conséquences économiques de la pandémie, selon une source proche des discussions.

«Les mesures qui seront annoncées sont peut-être de nature à nous protéger d’un enfoncement des plus bas», même si cela ne sera «peut-être pas suffisant pour passer dans une dynamique haussière», ajoute M. Rozier.

Car la macroéconomie continue de payer au prix fort les effets de la pandémie de coronavirus.

L’activité du secteur privé dans la zone euro s’est effondrée en avril à un rythme «sans précédent», selon la première estimation jeudi de l’indice PMI composite du cabinet Markit.

L’activité du secteur privé tout comme le climat des affaires en France sont pour leur part tombés à un nouveau plus bas historique en avril tandis qu’en Allemagne, le moral des consommateurs allemands devrait atteindre un nouveau plus bas historique en mai, selon le baromètre GfK.

Les bancaires profitent de la BCE

Dans ce contexte, les taux d’emprunt en zone euro sont repartis à la baisse, permettant à l’écart entre le rendement allemand à dix ans et celui de même échéance de l’Italie - qui avait connu une envolée la veille - de se réduire encore pour atteindre 240 points de base.

En matière de valeurs, le secteur bancaire a bénéficié des annonces de la Banque centrale européenne mercredi soir, qui s’est dite prête à accepter les obligations dégradées en catégorie «spéculative» comme garanties pour des crédits accordés aux banques.

BNP Paribas a bondi de 6,25% à 27,13 euros, tout comme Société Générale (+5,18% à 14,21 euros) et Crédit Agricole (+4,35% à 6,76 euros).

Renault a pris 4,16% à 16,49 euros. Le constructeur a vu certes vu son chiffre d’affaires plonger de 19,2% au premier trimestre, victime de l’effondrement du marché mondial, mais conforme aux prévisions des analystes.

De l’autre côté du Rhin, Daimler est monté de 3,18% à 28,74 euros malgré une chute de 78% à 617 millions d’euros de son bénéfice opérationnel au premier trimestre, marqué par la pandémie du coronavirus.

Hermès a engrangé pour sa part 4,22% à 701 euros. Le groupe s’attend à des ventes «fortement» affectées au deuxième trimestre par l’épidémie mais se dit «confiant» quant à sa «résilience».

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