Le bilan des principaux indices actions a été positif sur une semaine marquée par le retour du «risk on», malgré la menace que représentent les nouveaux variants du coronavirus. Les planètes s’alignent actuellement dans le ciel des marchés financiers, soutenus par une liquidité abondante. Les progrès des campagnes de vaccination, les solides résultats trimestriels des entreprises et l’imminence du lancement du plan de relance budgétaire américain ont alimenté l’optimisme des investisseurs. Les indicateurs macroéconomiques étaient par ailleurs encourageants. La bourse de Milan a notamment bondi de 7%, renforcée par l’annonce du mandat donné à Mario Draghi, ex-président de la Banque centrale européenne (BCE), pour former un nouveau gouvernement en Italie. Joe Biden l’a dit: America is back! Toujours est-il qu’après avoir douté de lui et aussi pu penser que des «petits» traders d’un forum pourraient faire trembler la finance mondiale, la confiance s’est rétablie en un rien de temps.

La frénésie provoquée par la ruée d’investisseurs particuliers sur des titres décotés sur lesquels les fonds spéculatifs pariaient à la baisse est retombée. La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a réuni les principaux régulateurs financiers pour discuter de la flambée de la volatilité provoquée par le phénomène et s’assurer que les marchés financiers fonctionnent correctement et que les investisseurs soient protégés. Le cours du pétrole se situe au plus haut depuis douze mois, aidé par la confiance de l’Opep+ dans la reprise économique et une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis (-1 mio de barils la semaine dernière, après avoir déjà chuté de 9,9 millions la semaine précédente). L’Or est à son niveau le plus bas depuis novembre du fait de la hausse du dollar et des rendements des bons du Trésor US.

Les bonnes statistiques économiques américaines ont soutenu la tendance haussière. Les entreprises privées ont en effet recommencé à créer des emplois en janvier, après en avoir détruit en décembre. Ces chiffres sont certes très modestes vu que la création d’emploi s’est établie à +49k (vs -227k en décembre). Les inscriptions au chômage ont diminué plus qu’attendu aux Etats-Unis lors de la semaine terminée au 30 janvier, à 779’000. La croissance de l’activité dans le secteur des services (ISM à 58,7) a bénéficié d’une accélération inattendue en janvier et atteint son rythme le plus élevé depuis février 2019. En Suisse, Le Centre d’études conjoncturelles KOF a raboté les prévisions du PIB helvétique à seulement 2,1% cette année, contre +3,2% auparavant. Mais une accélération plus soutenue est attendue pour 2022 à 3,6%.

En Italie l’effet Draghi se fait ressentir sur les marchés financiers. L’ex-président de la Banque centrale européenne a été mandaté pour former un nouveau gouvernement italien après la démission du président du Conseil, Giuseppe Conte. La nouvelle a été relativement bien accueillie et les économistes prédisent un retour des investisseurs étrangers sur le marché italien, car Draghi est davantage perçu comme un technocrate et non comme un politicien. Marché italien pénalisé par l’instabilité politique du pays et par la pandémie de coronavirus, a sous-performé ses compatriotes européens de 25%, lui insufflant un fort potentiel de rattrapage. Les investisseurs ont en effet marqué leur retour sur les marchés italiens en achetant du BTP (bons du trésor italien), dont les rendements à 10 ans sont tombés à 0,55%, resserrant le spread avec le Bund allemand sous les 100 bps pour la première fois depuis 5 ans. Selon les analystes, les valeurs cycliques, telles que les bancaires ou les industrielles, devraient bénéficier de l’arrivée de Mario Draghi au gouvernement italien. La question clé reste sa capacité de négociation pour former et surtout unifier ce nouveau gouvernement. Job qui jusqu’à présent n’a pas connu de succès en Italie.