Marchés obligataires: les taux à 30 ans de l’Etat britannique à un sommet en 25 ans

AWP

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Les investisseurs estiment que la Banque d’Angleterre devra maintenir ses taux élevés pendant plus longtemps, voire les relever encore.

Les rendements des emprunts de l’Etat britannique à 30 ans ont atteint vendredi un sommet en 25 ans, le marché estimant que la Banque d’Angleterre devra maintenir ses taux élevés pendant plus longtemps, voire les relever encore.

Les taux d’emprunts des bons du Trésor britanniques («gilts») à 30 ans se sont hissés mercredi jusqu’à 5,160% peu avant 13H30 GMT, un niveau plus vu depuis 1998, dépassant les sommets atteints lors de la crise des marchés déclenchée en septembre 2022 par l’ex-première ministre britannique Liz Truss.

Comme ailleurs en Europe et aux Etats-Unis, les rendements des obligations d’Etat à long terme s’envolent actuellement, poussés par des «inquiétudes liées au fait que les taux d’intérêt (des banques centrales) devront être maintenus à leur niveau élevé pendant beaucoup plus longtemps» voire monteront encore, explique à l’AFP Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Des déclarations vendredi du gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) Andrew Bailey, affirmant que la croissance des salaires est encore beaucoup trop élevée, «ont renforcé les attentes selon lesquelles une politique monétaire restrictive s’inscrirait sur le long terme», selon elle.

La BoE, qui a fortement relevé son taux directeur ces derniers mois face aux hausses de prix, a fait une pause le mois dernier. Mais l’institution suit de près l’inflation, qui a interrompu sa baisse en septembre au Royaume-Uni, stagnant à 6,7% sur un an, la plus élevée des pays riches du G7.

Selon des données publiées vendredi par l’Office national des statistiques (ONS), les finances publiques du Royaume-Uni sont meilleures que ne l’anticipaient les prévisions officielles, avec notamment un emprunt public plus faible que prévu.

Mais «même si le dernier chiffre d’emprunt est inférieur aux prévisions, le Royaume-Uni continue d’emprunter. La dette totale continue donc d’augmenter, mais plus lentement que prévu», relève Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

Selon l’analyste, outre l’inflation, les craintes de voir la dette publique monter encore tirent les rendements obligataires vers le haut, entraînant «une perte de confiance» des investisseurs dans le fait que les titres sont une «valeur refuge et fiable».

Le gouvernement de Liz Truss avait déclenché il y a un peu plus d’un an un effondrement de la livre à son plus bas historique et une envolée des taux d’emprunt de l’Etat britannique avec un projet de budget aux dépenses massives et non financées.

La Banque d’Angleterre avait dû intervenir dans l’urgence pour éviter une crise financière. Les taux d’emprunts de l’Etat étaient redescendus, avant de reprendre une progression plus lente mais régulière.

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