Les Bourses mondiales évoluent majoritairement en terrain positif mercredi dans un léger rebond technique, les investisseurs se montrant également plus optimistes quant aux négociations commerciales en cours avec les Etats-Unis.
La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,99%, Francfort de 0,49% et Milan de 0,57%. Seule Londres a cédé 0,12%, souffrant de l’inquiétude qui entoure le Royaume-Uni avec la réforme contestée des prestations sociales du gouvernement travailliste.
A Wall Street, vers 15H45 GMT, le Dow Jones prenait 0,08%, l’indice élargi S&P 500 0,29% et l’indice Nasdaq 0,77%.
Les marchés d’actions «remontent à cause de facteurs techniques», commente Christopher Dembik, conseiller en investissement pour Pictet AM interrogé par l’AFP.
«Beaucoup d’investisseurs sont acheteurs d’actions des deux cotés de l’Atlantique» en raison «des niveaux de valorisations attrayants» et du «peu de risques à l’horizon», poursuit-il. Et ce malgré l’approche 9 juillet, la date butoir fixée par Donald Trump pour trouver un accord entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux sur les droits de douane.
Le président américain a d’ailleurs annoncé mercredi avoir conclu un accord avec le Vietnam exemptant de droits de douane les produits américains, alors que les exportations vietnamiennes seront elles frappées par au moins 20% de surtaxe aux Etats-Unis. Le Vietnam risquait une surtaxe de 46%.
Les marques dont une partie des vêtements sont fabriqués au Vietnam ont d’abord basculé dans le rouge avant de se reprendre, à l’instar de Gap (+0,51% vers 15h45 GMT), Ralph Lauren (+0,12%) ou Lululemon (+0,90%).
En ce qui concerne l’Europe, «le pari du marché est de se dire qu’il y a peu de raisons de paniquer» et de tabler sur une extension du délai accordé pour les négociations, affirme M. Dembik.
Côté indicateurs économiques, environ 33’000 emplois du secteur privé aux Etats-Unis ont été perdus au mois de juin, d’après l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi, alors que les analystes s’attendaient au contraire à une réaccélération des embauches.
«Le rapport ADP montre le plus fort ralentissement du marché du travail depuis la crise Covid», souligne Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques de CPR AM.
«Les hausses de droits de douane semblent peser de plus en plus sur l’économie américaine et cela devrait amener (la Réserve fédérale américaine ou Fed) à reprendre son cycle de baisses de taux», poursuit-il.
La Fed est pressée par Donald Trump de baisser ses taux pour soutenir la croissance, mais a pour l’instant opté pour le statu quo, en attendant de connaître l’impact de la politique protectionniste du président américain sur l’activité et l’inflation.
Le Royaume-Uni inquiète
Les actifs britanniques souffrent mercredi d’un «désaveu politique vis-à-vis de la chancelière de l’Échiquier» Rachel Reeves, souligne Christopher Dembik.
Le FTSE 100, l’indice vedette de la Bourse de Londres, a terminé dans le rouge: «une réaction épidermique» des investisseurs, selon M. Dembik alors même que l’indice est très peu exposé au marché national.
Côté devises, vers 15h45 GMT, la livre flanchait face au billet vert (-0,98% à 1,3611 dollar), entrainée par les spéculations du marché sur un possible départ de la ministre des Finances britannique, apparue en larmes au Parlement, au moment où le gouvernement travailliste se trouve dans la tourmente sur sa réforme contestée des prestations sociales.
Le rendement des «gilts», les bons du Trésor britannique à 30 ans, a bondi à 5,40% contre 5,23% mardi en clôture. Le rendement à 10 ans a également grimpé, passant de 4,45%, mardi à la fermeture, à 4,60%.
«Le marché joue ici les justiciers: il montre un net manque de confiance et commence à anticiper une augmentation de l’endettement, en intégrant une prime de risque politique plus élevée», commente Neil Wilson, analyste chez Saxo Markets.
Le pétrole en hausse
Les cours du pétrole montent légèrement, poussés par la suspension de la coopération de l’Iran avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui fait craindre un regain des tensions au Moyen-Orient.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,96% à 67,76 dollars vers 15h45 GMT, et celui de son équivalent américain, le WTI, gagnait 0,80% à 65,98 dollars.