Les marchés européens entre optimisme concernant les taux et craintes de récession

AWP

2 minutes de lecture

Paris a pris 0,23%, Francfort 0,35%, Milan 0,31%, tandis que Londres a cédé 0,19%, lestée par les secteurs minier et pétrolier qui pâtissent de la remontée de la livre. A Zurich, le SMI est monté de 0,99%.

Les Bourses mondiales ralentissaient jeudi après le bond enregistré dans la foulée du discours du président de la banque centrale américaine la veille, tandis que taux obligataires et dollar se repliaient.

Les places boursières européennes ont clôturé divisées après une première partie de séance dans le vert. Paris a pris 0,23%, Francfort 0,35%, Milan 0,31%, tandis que Londres a cédé 0,19%, lestée par les secteurs minier et pétrolier qui pâtissent de la remontée de la livre. A Zurich, le SMI a gagné 0,99%.

Wall Street reculait vers 17H00 GTM, après avoir bondi la veille. Le Dow Jones perdait 1,06%, le S&P 500 0,49% et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,35%.

«Le moral des marchés a été renforcé par les déclarations du président de la Fed, M. Powell, sur la possibilité d’une réduction du rythme des hausses de taux lors de la prochaine réunion du comité de politique monétaire dans un peu moins de quinze jours», commente Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Pour les investisseurs le scénario d’une hausse des taux de 50 points de base (un demi-point de pourcentage), contre 75 points de base lors des quatre hausses précédentes, est confirmé.

Sur le marché obligataire les taux d’intérêt des Etats européens refluaient. Le taux du Bund allemand à 10 ans, qui fait référence en Europe, s’établissait à 1,81%, en baisse de 11 points de base et le français était à 2,26%, en baisse de 13,7 points de base, vers 16H55 GMT.

Le rendement de la dette américaine à 10 ans valait 3,57%, en repli de près de 20 points de base sur deux jours.

Le dollar était pénalisé par l’idée d’un probable ralentissement dans les hausses de ses taux directeurs. Il perdait 0,91% face à l’euro à 1,0502 dollar pour un euro vers 16H55 GMT, après avoir reculé jusqu’à 1,0533 dollar, un niveau plus vu depuis juin.

Pour autant, Jerome Powell a prévenu que le travail était loin d’être terminé: «l’inflation reste bien trop élevée», a-t-il martelé.

La hausse des prix à la consommation a ralenti en octobre aux Etats-Unis, à 6,0% sur un an contre 6,3% en septembre, selon l’indice PCE, privilégié par la Fed. Sur un mois, elle est stable, à 0,3%, mieux que ce que prévoyaient les analystes qui tablaient sur +0,4%.

Ces chiffres sont encore largement supérieurs à l’objectif de 2% de la Fed.

«La hausse est tempérée par des inquiétudes concernant la faiblesse de certaines données économiques observées aujourd’hui», poursuit Michael Hewson.

L’activité générale de l’industrie manufacturière américaine s’est contractée au mois de novembre, une première depuis mai 2020, au plus fort de la pandémie de Covid-19, l’indice de la fédération professionnelle ISM.

«L’industrie est clairement en difficulté sous l’effet d’une hausse des coûts d’emprunts», a estimé dans une note Kieran Clancy, chef économiste pour les Etats-Unis chez Pantheon.

La tech européennes respire

Les valeurs technologiques, particulièrement sensibles aux taux d’intérêt et donc au cap monétaire de la Fed, ont été recherchées en Europe.

HelloFresh a bondi de 5,95% à Francfort, à Londres Deliveroo a gagné 6,81%, Darktrace 4,34% et à Paris Dassault Systèmes est monté de 4,52% et Capgemini de 4,44%.

En revanche à New York, Salesforce chutait de 9,88% vers 17H00 GMT, après que certaines de ses activités commerciales ont enregistré un chiffre d’affaires inférieur aux attentes. La société de logiciels a annoncé que Bret Taylor quitterait ses fonctions de vice-président et co-directeur général.

Volkswagen au Canada

Volkswagen a progressé de 0,49% après avoir annoncé choisir le Canada comme pays d’implantation de la future «gigafactory» de batteries électriques de sa filiale spécialisée Powerco.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les prix du pétrole montaient jeudi, toujours encouragés par les espoirs d’allègement de la politique sanitaire chinoise, avant une réunion très attendue des pays producteurs de l’Opep+ dimanche.

Vers 16H55 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en en février, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, prenait 1,03%, à 87,89 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en janvier, grimpait de 1,99%, à 82,13 dollars.

Du côté des cryptomonnaies, le bitcoin reculait de 0,74% à 16.980 dollars.

A lire aussi...