Les craintes de récession freinent les marchés européens

AWP

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Pour la première séance du semestre, Paris progresse de 0,14%, Francfort de 0,23% et Milan de 0,29%, Londres finissant à l’équilibre (-0,01%). A Zurich, le SMI grappille 0,27%.

Les marchés actions étaient peu dynamiques vendredi après la publication d’un nouvel indicateur mettant en avant un ralentissement de la croissance, les investisseurs se tournant vers les valeurs perçues comme plus sûres, comme les taux souverains ou le dollar.

Les Bourses européennes ont terminé en légère hausse la première séance du semestre: Paris a pris 0,14%, Francfort 0,23% et Milan 0,29%, Londres ayant fini à l’équilibre (-0,01%). A Zurich, le SMI a gagné 0,27%.

Wall Street oscillait entre gains et pertes, mais reculait vers 15H55 GMT: le S&P 500 perdait 0,43%, le Dow Jones 0,50%, le Nasdaq 0,51%.

Après des premiers échanges en hausse, les marchés américains ont été rattrapés par la publication de la croissance de l’activité manufacturière aux Etats-Unis en juin, qui a été la plus faible depuis juin 2020.

«Cela fait plusieurs indicateurs avancés de la croissance qui ne sont pas bons», relève Frédéric Rollin, de Pictet AM. Il rappelle notamment les indices de confiance des consommateurs dont les résultats ont inquiété les investisseurs ces derniers jours.

Les investisseurs se dirigeaient donc vers des valeurs refuge, comme les taux d’intérêt des emprunts d’États. Ils se détendaient fortement, celui pour l’emprunt à 10 ans américain repassant largement sous les 3% (-13 points de base à 2,87%), au plus bas depuis début juin.

La tendance est la même en Europe, avec une baisse de onze points de base pour l’emprunt allemand à même échéance, à 1,22%.

«Les craintes du marché se tournent de l’inflation vers la croissance», souligne aussi M. Rollin.

En zone euro, l’inflation a certes accéléré en juin pour atteindre un nouveau record: 8,6% sur un an. Mais l’inflation sous-jacente, excluant les prix plus volatils des matières premières et de l’alimentation, a baissé un peu, à 3,7%.

Garantie pour Uniper

Le ministre des Finances allemand Christian Lindner a indiqué lors d’une conférence de presse que l’Etat allemand pourrait venir en aide au groupe d’énergie Uniper sous la forme de garantie sur des prêts.

Le titre Uniper, qui avait chuté lourdement jeudi après la suspension de ses prévisions pour 2022 et à cause des difficultés du groupe avec la baisse de l’approvisionnement en gaz de l’Allemagne par Gazprom, a rebondi de 9,39%, et sa maison-mère finlandaise Fortum de 5,41%.

En France, EDF s’est envolé de 9,53% et le producteur d’énergie danois Orsted a pris 7,21%.

Inquiétudes sur les semi-conducteurs

Le fabricant de micro-processeurs Micron dérapait (-5,66%), au lendemain de la publication de prévisions très nettement inférieures aux attentes des analystes pour le quatrième trimestre de son exercice décalé (de juin à août).

Par ailleurs, selon le quotidien spécialisé DigiTimes, AMD, concurrent de Micron, ainsi que le spécialiste des cartes graphiques Nvidia chercheraient à réduire leurs commandes auprès du géant taïwanais de la sous-traitance TSMC, du fait d’un ralentissement de la demande de smartphones et ordinateurs.

Ces développements entraînaient tout le secteur, de Qualcomm (-3,64%) à Broadcom (-2,42%), en passant par Intel (-3,10%) ou encore STMicroelectrics (-3,00%) et ASML (-5,40%) en Europe.

Hausse du pétrole et du dollar

Les prix du pétrole repartaient à la hausse, soutenus par les interruptions de production en Libye et en Equateur, malgré la reconduction par l’Opep+ de son augmentation marginale du volume de production pour le mois d’août.

Vers 15H35 GMT, le Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, dont c’est le premier jour d’utilisation comme contrat de référence, montait de 1,72% à 110,92 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour échéance en août, gagnait 1,97%, à 107,85 dollars.

Le dollar, valeur refuge pour le marché monétaire, grimpait de 1,05% face à la livre sterling à 0,8297 livre pour un dollar.

L’euro reculait de 0,68% à 1,0412 dollar, après avoir perdu brièvement plus de 1%.

Le bitcoin rebondissait de 2,71% à 19.240 dollars.

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