Retour du pessimisme sur les marchés européens

AWP

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Paris lâche 0,90%, Francfort 1,73%, Milan 1,21%, tandis que Londres limite la casse et cède 0,15%. A Zurich, le SMI finit sur une progression minime de 0,02%.

Les bourses européennes ont fléchi sous le poids des craintes de récession et Wall Street n’affichait pas de direction claire mercredi.

Les indices européens ont terminé la séance en baisse: Paris a perdu 0,90%, Francfort 1,73%, Milan 1,21%, tandis que Londres a limité la casse et cédé 0,15%. A Zurich, le SMI a fini sur un gain minime de 0,02%.

La Bourse de New York a ouvert en baisse, mais évoluait proche de l’équilibre. L’indice Dow Jones gagnait 0,10%, le S&P 500 cédait 0,28% et le Nasdaq 0,38% vers 16H10 GMT.

«Le spectre de l’inflation est de retour et effraie les derniers optimistes sur l’économie», commente Andreas Lipkow de Comdirect.

Maximilien Monot, gérant de portefeuille de Monocle AM décèle «une forme d’attentisme du marché américain et une sorte d’anxiété concernant l’évolution des chiffres» de l’économie.

Aux Etats-Unis, le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 1,6% en rythme annualisé au premier trimestre, soit un peu plus que ce qui avait été initialement annoncé (-1,4% en avril).

«La révision du PIB est faible, mais elle est importante car elle reflète un ralentissement de la croissance des dépenses de consommation», indiquait Chris Low de FHN Financial.

De plus, la nette détérioration d’un indicateur de confiance des consommateurs américains pèse sur le moral des investisseurs, et avait fait chuter Wall Street mardi.

Du côté des banques centrales, la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a concédé que la politique monétaire «n’était pas une science» mais plutôt «un élément d’art». Pour sa part, le patron de la Fed Jerome Powell a estimé que l’économie américaine était en «bonne forme» et devrait encaisser le virage monétaire de la banque centrale sans verser dans la récession.

Sur la marché obligataire, les taux d’intérêt des dettes souveraines à long terme reculaient nettement, surtout en Europe ou le rendement du Bund allemand à 10 ans cédait 10 points de base.

Voyage et immobilier dégradés

Les actions du secteur du voyage chutaient dans le sillage de Carnival (-15,05% à New York), pénalisé par une note défavorable des analystes de Morgan Stanley selon Bloomberg.

A Paris, Air France-KLM a perdu 3,62% et Accor 4,89%. A Londres, Easyjet a lâché 6,10%, TUI 6,23% et Fraport 7,03% à Francfort. A New York, Royal Caribbean (-8,92%) ou Norwegian Cruise (-8,62%) étaient aussi entrainés vers le bas.

Les foncières souffraient également après une note de Bank of America négative pour le secteur de l’immobilier, avec plusieurs dégradations de notes. «La croissance des loyers va disparaître» notamment en raison «des pressions récessionnistes», estimait par exemple cet avis.

Cette prévision a plombé Unibail-Rodamco-Westfield, qui a perdu 4,10%, mais aussi Covivio (-6,49%) à Paris, British Land (-8,66%) et Land Securities (-6,54%) à Londres, ou encore Inmobiliaria Colonial (-7,24%) à Madrid.

Le franc à parité avec l’euro

Le franc suisse gagnait 0,80% face à l’euro et atteignait la parité avec la monnaie unique européenne pour la première fois depuis mars dernier.

«Le franc suisse est une valeur refuge par excellence et souvent en avance sur les autres marchés, sa hausse n’est pas de bon augure», dit Maximilien Monot, de Monocle.

L’euro reculait de 0,44% à 1,0472 dollar.

Le bitcoin perdait de 1,13% à 20.020 dollars.

Du côté des matières premières

Le pétrole s’orientait en hausse avant la réunion des pays exportateurs de pétrole de l’Opep jeudi, mais la publication d’une baisse plus forte que prévu des stocks américains de pétrole brut a freiné les cours.

Vers 16H05 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août montait de 0,18% à 118,19 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois prenait quant à lui 0,17% à 111,95 dollars.

Le cours de référence du gaz naturel en Europe prenait 7,62% à 139 euros le mégawattheure à cause de craintes sur l’approvisionnement. En parallèle, les actions européennes du secteur de l’énergie baissaient. Neoen a perdu 6,56%, Siemens Energy 6,29%, Voltalia 3,65% ou encore Uniper 3,39%.

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