Les Bourses mondiales crispées par les doutes sur l’inflation

AWP

2 minutes de lecture

Paris lâche 0,84%, Francfort recule de 0,19%, Londres de 0,16% et Milan perd 1,54%.

Les Bourses mondiales reculent de nouveau mercredi, craignant qu’à la faiblesse de l’activité économiques dans le monde des derniers mois s’ajoute la remontée ou la persistance de l’inflation via les prix des matières premières.

Wall Street a ouvert en baisse: le Dow Jones reculait de 0,58% vers 15H50 GMT, le S&P 500 de 0,82% et le Nasdaq de 1,08%.

En Europe, la Bourse de Paris a lâché 0,84% à la clôture, plombée par le luxe, Francfort a reculé de 0,19% et Londres de 0,16%. Milan a perdu 1,54%, chahuté par ses banques.

«Les marchés sont en train d’intégrer le risque où la stagflation», c’est-à-dire une situation ou l’inflation est élevée mais la croissance faible, «serait le marqueur de l’économie», décrit Michael Nizard, directeur des investissements multi-actifs d’Edmond de Rothschild AM.

«L’oeil du cyclone» est selon lui «le prix des matières premières», notamment le pétrole: après avoir augmenté tout l’été, les cours ont été encore soutenus par les annonces mardi du prolongement des coupes effectuées par la Russie et l’Arabie Saoudite.

Vers 15H30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre était stable à 90,02 dollars, et le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en octobre, avançait de 0,17% à 86,84 dollars.

Cette hausse du pétrole vient faire craindre une reprise de l’inflation, ou un recul plus lent qu’espéré, notamment en Europe. Ce scénario se répercute sur «les taux longs», qui sont remontés, mais aussi sur la force du dollar depuis plusieurs semaine ainsi que sur les marchés action, décrit le gérant.

Une résurgence de l’inflation inciterait les banques centrales à garder leur politique monétaire restrictive, mise en place depuis 2022, pendant encore de longs mois.

Même la bonne tenue du secteur manufacturier aux Etats-Unis selon l’indicateur ISM n’apporte pas de réconfort aux investisseurs. «Elle suscite des inquiétudes quant à une inflation persistante» notamment car l’indice des ISM des prix payés est ressortie largement supérieur aux attentes, dit Christophe Boucher, directeur des investissements d’ABN AMRO IS.

Les taux d’intérêt des Etats remontaient encore: le taux d’intérêt de l’emprunt américain à 10 ans passait à 4,29% vers 15H40 GMT, contre 4,26% mardi, et celui de l’Allemagne passait à 2,66% contre 2,61% mardi.

Face à ces visions pessimistes sur les prochains mois, le sursaut pourrait paradoxalement venir du manque de dynamisme en Chine, qui «pourrait exporter le ralentissement de sa demande», notamment en matières premières et ainsi faire baisser les prix du pétrole, nuance M. Nizard.

Apple en ligne de mire de la Chine

Apple se repliait (-2,97%), après une information du Wall Street Journal, selon laquelle le gouvernement chinois a ordonné aux agences d’Etat et à leurs employés de ne plus utiliser d’iPhone. Sollicité par l’AFP, Apple n’a pas réagi dans l’immédiat.

Parmi les grandes capitalisations technologiques, Nvidia faisait l’objet de prises de bénéfices (-3,41%), deux semaines après un sommet historique consécutif à des résultats encore étincelants.

LVMH encore chahuté

Le numéro 1 mondial du luxe LVMH a reculé de 3,64% à Paris, le prix de son action tombant à son plus bas niveau depuis janvier. Tout le secteur du luxe souffre avec les déclarations du propriétaire de Richemont (-5,18%) Johann Rupert lors de l’Assemblée générale de l’entreprise, soulignant que l’inflation est en train de toucher la demande en produit de luxe en Europe, a rapporté l’agence Bloomberg.

LVMH, qui a perdu son rang de première capitalisation européenne la semaine passée, est également affecté par une note HSBC, qui a maintenu sa recommandation mais fortement diminué son objectif de cours.

Les actions de Kering (-2,31%) et Hermès (-1,86%) ont aussi été revues à la baisse par la banque, mais plus légèrement. Ailleurs, Burberry cédait 4,71%, Swatch 2,72%.

Du côté des devises

Le dollar américain se stabilisait par rapport à l’euro après des gains la veille. L’euro cédait 0,07% à 1,0714 dollar vers 15H40 GMT.

Le bitcoin se repliait de 0,34% à 25.620 dollars.

A lire aussi...