Les bourses finalement peu convaincues par la BCE

AWP

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L’Europ a toutefois été un peu rassurée avec des clôtures en territoire positif à Paris (+2,68%), Francfort (+2,00%) et Londres (+1,40%). A Zurich, le SMI est remonté de 5,32%.

Les marchés actions ont rebondi jeudi après la promesse d’un plan d’urgence de 750 milliards d’euros par la BCE, ainsi qu’une annonce de Donald Trump concernant le recours à un traitement antipaludéen contre le Covid-19.

Cela a suffi pour rassurer l’Europe, avec des clôtures en territoire positif à Paris (+2,68%), Francfort (+2,00%) et Londres (+1,40%). A Zurich, le SMI est remonté de 5,32%. Vers 17H15 GMT, la Bourse de New York se redressait également après un début de séance hésitant: +1,04% pour le Dow Jones, +2,68% pour le Nasdaq et +0,81% pour le S&P 500.

Les principales Bourses asiatiques avaient, quant à elles, terminé pour la plupart en repli.

«Les marchés remontent car Donald Trump a annoncé que les Etats-Unis ont approuvé le recours à la chloroquine» pour traiter le coronavirus, a expliqué à l’AFP Daniel Larrouturou, analyste chez Dôm Finance.

«Nous allons pouvoir rendre ce médicament disponible quasiment immédiatement», a assuré le président américain, estimant que cela pourrait «changer la donne» face à la pandémie, a-t-il dit au cours d’une conférence de presse.

Les autorités monétaires et fiscales annoncent au fil de l’eau des mesures de très grande ampleur mais celles-ci ont du mal à soutenir durablement les marchés.

Mercredi, la BCE a sorti la grosse artillerie avec un plan d’»urgence» de 750 milliards d’euros de rachats de dettes publiques et privées, pour tenter de contenir les répercussions sur l’économie de la pandémie de coronavirus.

Cela s’ajoute à une première enveloppe de 120 milliards d’euros déjà débloquée et au programme habituel de rachats d’actifs de 20 milliards d’euros mené par l’institution depuis novembre.

«Non seulement les mesures prises permettront d’éviter beaucoup de faillites à court terme mais elles devraient aussi accélérer la reprise quand l’économie sortira du confinement, estime M. Melman, directeur de l’investissement d’Edmond de Rothschild Asset Management.

Détente des taux

Pour le reste, «les conséquences de l’injection de liquidités de la Banque centrale européenne ont eu un effet significatif sur les taux souverains et soulagé un peu le marché», ajoute M. Larrouturou.

C’est pour l’Italie que la baisse des taux à 10 ans a été la plus prononcée (1,79% contre 2,36% mercredi), tandis que le Bund allemand a atteint -0,20%.

On «constate un resserrement assez marqué» des écarts de taux entre l’Allemagne, dont le rendement se stabilise, et les autres pays de la zone euro, en particulier l’Italie, qui voyait son taux nettement baisser ce jeudi, et de la France dans une moindre mesure, souligne aussi Julien Rolland, gérant obligataire spécialiste des taux souverains chez Aviva Investors.

«Ce sont les pays de la périphérie (les pays les plus fragiles de la zone euro, NDLR) qui profiteront le plus de ces achats de la BCE dans les prochaines semaines, ce qui explique la réaction» sur les taux, estime-t-il.

Mais «à part sur la dette souveraine italienne, où l’aspect BCE a joué, force est de constater que nous avons des marchés européens qui répercutent simplement les inquiétudes américaines», en particulier celles autour du marché de la dette privée, qui est sous tension aux Etats-Unis, relève de son côté auprès de l’AFP Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.

Tout en guettant l’efficacité des mesures prises, «le marché restera guidé par l’évolution du virus, du nombre de cas et par tout signe positif d’un retournement de la courbe des infections et des décès», souligne Antoine Lesné, responsable de la recherche et de la stratégie de SPDR.

Côté pétrole, les cours étaient bien orientés au lendemain d’une journée noire. Vers 16H45 GMT, le baril de WTI pour livraison en avril valait 24,60 dollars, en hausse de 20,77% par rapport à la clôture de mercredi, après être brièvement passé au-dessus de la barre des 25 dollars.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai gagnait 9,32% à Londres, à 27,20 dollars.

Mercredi, les deux indices de référence ont connu une des pires journées de leur histoire.

L’euro continuait en revanche à s’enfoncer inexorablement face au billet vert, à 1,0655 dollar vers 17H00 GMT. Un niveau plus vu depuis avril 2017.

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