Les Bourses asiatiques ont renoué mercredi avec la nervosité avant de finir par grimper de concert. Les investisseurs ne se sont pas trop inquiétés de l’annonce par Donald Trump qu’il n’envisage «aucun délai» pour les droits de douane prévus au 1er août, et souhaite imposer de lourdes surtaxes sur les médicaments et le cuivre.
A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a effacé ses pertes du début de séance et terminé en hausse de 0,33% à 39.821,28 points et l’indice élargi Topix en progression de 0,41% à 2.828,16 points. La Bourse de Séoul a grimpé de 0,60% et Taipei a gagné 0,74%, seul Sydney ayant abandonné 0,61%.
A la suite de Wall Street, les marchés asiatiques ont digéré les nouvelles menaces du président américain Donald Trump: il a dit envisager d’imposer une surtaxe de 200% sur les produits pharmaceutiques - ce qui pourrait affecter les pays asiatiques -, et de 50% sur le cuivre importé. «Malgré cela, le marché s’est mis en veille, on a déjà vu ce film, et le monstre sous le lit s’est souvent avéré être finalement une marionnette (...) on est dans un palais des glaces», a soupiré Stephen Innes, de SPI Asset Management.
Certes, Donald Trump a également écarté mardi l’hypothèse d’un nouveau report des surtaxes réciproques censées désormais s’appliquer au 1er août. Il avait promis la veille dans des courriers officiels une surtaxe douanière d’au moins 25% à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive commerciale.
Mais «ces lettres sont des catalyseurs, conçues pour sortir les négociations de l’impasse et parvenir à un accord», et le taux quasi-inchangé des surtaxes «suggère que Washington se réserve une marge de manoeuvre pour négocier», estime Stephen Innes, de SPI Asset Management. Car «les pourparlers piétinent», pour la Corée du Sud «désemparée depuis le changement de président en juin», comme pour le Japon, attentiste avant des élection sénatoriales le 20 juillet, juge-t-il.
«Le Premier ministre Shigeru Ishiba avance sur un terrain glissant, soucieux de ne pas provoquer de puissants lobbies comme les riziculteurs, tout en jonglant avec une cote de popularité rendant toute action commerciale politiquement périlleuse», pointe M. Innes.
En Chine, timide sortie de la déflation
A Hong Kong, l’indice Hang Seng s’enfonçait de 1,05%. En Chine continentale, l’indice composite de Shanghai tentait de résister (+0,28%) et celui de Shenzhen gagnait 0,17%. Les investisseurs digéraient la légère hausse des prix à la consommation en Chine en juin après quatre mois de baisse, signe positif pour le géant asiatique confronté à une longue pression déflationniste et à une consommation morose. Mais les experts insistent sur la grande fragilité de ce retournement de tendance.
Le dollar remonte face au yen sous pression
Le yen est sous pression mercredi: il perdait 0,28% face à la devise américaine vers 06H30 GMT, à 146,98 yens pour un dollar. «Les élections à la chambre haute du Parlement japonais ajoutent de l’incertitude aux négociations commerciales et à la politique monétaire nippone», soulignent les analystes de la banque Nomura.
La lettre envoyée par M. Trump à Tokyo sur les droits de douane «réciproques» légèrement relevés «a conduit à affaiblir le yen, bien que les pourparlers et la diplomatie se poursuivent» avec une extension du délai initial, notent-ils.
Le cuivre souffle après son envolée
Suite aux menaces de Donald Trump d’imposer des surtaxes de 50% sur le cuivre importé aux Etats-Unis, le cours du métal rouge - crucial pour l’électrification de l’industrie et de l’automobile - s’est envolé à New York, atteignant un nouveau record. Au Comex de New York, le cuivre a repris son souffle mercredi dans les contrats à termes négociés durant les échanges asiatiques: il a reculé dans les premiers échanges avant de repartir en hausse très légère (+0,4% vers 06H30 GMT à 5,70 dollars la livre).
Pétrole en retrait
Après avoir résisté en début de semaine, le marché pétrolier finit par ployer mercredi après la forte hausse de production d’or noir décidée par les pays producteurs de l’Opep+ et face à l’assombrissement des perspectives économiques sur fond de guerre douanière américaine. Vers 08h30, le baril de WTI américain reculait de 0,35% à 68,09 dollars et celui de Brent de la mer du Nord de 0,39% à 69,90 dollars.