Le titre Julius Baer a ouvert en forte hausse jeudi matin à la Bourse suisse, après que la banque a dévoilé des résultats annuels globalement conformes aux attentes du marché. Malgré un repli de la performance financière, les analystes ont évoqué un résultat «solide» pour le gestionnaire de fortune zurichois.

A 09h24, l’action Julius Baer montait de 3,6% à 61,86 francs, alors que son indice de référence SLI prenait 0,82%.

Le produit d’exploitation est resté quasiment inchangé (-0,1%) à 3,85 milliards de francs en 2022, alors que les charges opérationnelles (selon IFRS) ont enflé de 7% à 2,77 milliards, a détaillé le groupe zurichois. Le rapport entre les frais et les revenus, un indicateur de performance très suivi, s’est du coup dégradé de 2,1 points de pourcentage à 65,9% et la marge brute ajustée a reculé de 1,2 point à 27,0%.

Au niveau de la rentabilité, le résultat d’exploitation a reculé de 9,8% à 1,2 milliard de francs. Le bénéfice net, selon la norme comptable IFRS, s’est contracté de 12% à 950 millions de francs, tandis que le profit net ajusté des acquisitions a baissé de 8% à 1,05 milliard de francs.

Pour les analystes de Vontobel, Julius Baer a malgré tout inscrit des résultats annuels solides dans le contexte d’»une année difficile, caractérisée par des marchés en forte baisse». Alors que les recettes issues des honoraires et commissions ont «significativement reculé», le résultat des opérations d’intérêt a profité du relèvement des taux directeurs. La banque n’a pas annoncé de nouveau programme de rachat d’actions, ce qui était attendu, et le dividende demeure inchangé. Il représente tout de même un rendement «attrayant» de 4,35% au cours actuel, ont ajouté les experts dans un commentaire.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) a pour sa part relevé que le produit d’exploitation, quasiment stable dans l’ensemble, a été soutenu par la forte hausse (+30%) du résultat des opérations d’intérêt, alors que le repli (-15%) des activités de commissions a pesé. La non annonce d’un nouveau programme de rachat d’actions pourrait être mal reçu par les investisseurs. Mais ce n’est pas une surprise, la banque ayant indiqué par le passé que cela ne serait le cas qu’avec des fonds propre durs supérieur à 14%, niveau qu’elle a tout juste atteint en 2022.

La ZKB a également applaudi, dans une note, le afflux d’argent nouveau de 9 milliards de francs, dont 6 milliards sur les deux derniers mois de l’année, grâce aux apports des clients en Europe et au Proche-Orient. L’ouverture d’un bureau au Qatar a également participé à cette performance. Cela a permis de limiter le repli des avoirs sous gestion à 424 milliards.