Le taux d’emprunt britannique à dix ans au plus haut depuis 2011

AWP

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Quelques instants après les annonces de coûteuses mesures de soutien à l’économie, le taux des gilts à dix ans a grimpé à 3,84% en cours de séance.

Le taux d’emprunt à dix ans du Royaume-Uni est passé vendredi au-dessus de 3,8%, à des niveaux plus vus depuis 2011, alors que le nouveau gouvernement conservateur de Liz Truss a annoncé de coûteuses mesures de soutien à l’économie.

Gel du coût de l’énergie pour les particuliers et les entreprises, mais également baisse d’impôts : le plan Truss, attendu depuis son élection début septembre mais détaillé vendredi, dénoue sans complexe les cordons de la bourse pour renouer avec la croissance.

Selon le nouveau chancelier de l’Echiquier Kwasi Kwarteng, la mesure phare du «mini-budget», le gel des prix de l’énergie, devrait coûter à elle seul 60 milliards de livres pour les six premiers mois.

Quelques instants après les annonces, le taux des gilts à dix ans est monté à 3,84% vendredi en cours de séance, une première depuis 2011. Début septembre, le rendement était de seulement 2,8%, et avait fini 2021 à moins de 1%.

Les économistes s’inquiètent que le mélange de baisses d’impôts et d’aides massives, financé par l’emprunt, s’annonce toxique pour les finances publiques.

L’Institut des études budgétaires (IFS) a averti que le plan Truss risquait de mettre la dette sur une «trajectoire insoutenable».

«C’est très dommageable pour la réputation du Royaume-Uni en tant que nation responsable d’un point de vue budgétaire», a fustigé l’ex-membre de la Banque d’Angleterre Andrew Sentence.

«Il y a des inquiétudes sur la possibilité pour l’État britannique de financer ces mesures», ce qui a entraîné une envolée du rendement des obligations d’État, commente James Richard Sproule, analyste de la banque Handelsbanken.

Et ces annonces surviennent alors même que «les gilts (obligations d’État britanniques) sont déjà à leur paroxysme après une nouvelle hausse des taux de la Banque d’Angleterre à un plus haut depuis 2008», s’inquiète Neil Wilson, analyste chez Markets.com.

La Banque d’Angleterre a par ailleurs estimé que le Royaume-Uni était déjà entré en récession au troisième trimestre, une hypothèse renforcée par une nouvelle contraction de l’économie en septembre selon l’indice PMI, ce qui devrait aussi peser sur les recettes fiscales de l’Etat.

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