Le pétrole finit en ordre dispersé, mais reste ferme

AWP

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Le Brent clôture sur un gain de 0,63% à 88,19 dollars et le WTI termine sur un fléchissement de 0,02% à 81,62 dollars.

Les cours du pétrole ont fini en ordre dispersé lundi, montrant quelques signes d’essoufflement après une longue série positive, mais toujours fermes grâce aux espoirs d’un redémarrage économique de la Chine et à des tensions sur le marché des produits raffinés.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a gagné 0,63%, pour clôturer à 88,19 dollars. Le Brent a gagné plus de 13% depuis le 4 janvier.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également pour livraison en mars, il a terminé en légère baisse (-0,02%), proche de l’équilibre, à 81,62 dollars.

Signe que le marché reste orienté à la hausse, le prix du Brent au comptant a atteint, lundi, son plus haut niveau depuis deux mois. Le cours du WTI pour livraison immédiate est lui monté à une hauteur jamais fréquentée depuis mi-novembre.

La résurrection attendue de l’économie chinoise, consécutive à l’assouplissement des restrictions sanitaires, continue d’offrir un soutien de poids à l’or noir. «Tout indique que la demande va grimper», explique Stephen Schork, analyste et auteur du Schork Report.

Le manque de données chiffrées complique cependant l’appréhension de ce redémarrage et de son ampleur, alors que les festivités du Nouvel An lunaire battent leur plein cette semaine.

Pour Stephen Schork, les cours sont aussi soutenus par des tensions sur le marché des produits raffinés, en particulier le gazole.

Les stocks américains de produits distillés, catégorie qui comprend le gazole, sont inférieurs de 9,5% à ceux de l’an dernier à la même époque et la production est en baisse de 5,9% sur un an, ce qui rend plus difficile la reconstitution des réserves.

En outre, l’industrie américaine entre dans la saison de maintenance, période durant laquelle beaucoup de raffineries limitent habituellement leur activité pour pouvoir vérifier et entretenir les installations.

«Avec la pression qu’avait mis la Maison-Blanche sur l’industrie depuis un an» en la pressant de produire autant de volumes que possible pour contenir les prix, «beaucoup d’opérations de maintenance avaient été repoussées», indique Stephen Schork. «Mais on ne peut pas les reporter éternellement.»

Le ralentissement des raffineries promet donc d’être plus marqué cette saison, selon lui, ce qui va encore réduire la production de produits raffinés et pourrait encore faire monter leur prix.

Même l’essence, dont le prix avait beaucoup baissé durant le second semestre 2022, a atteint lundi son prix de gros le plus élevé en près de sept mois.

Les traders attendent également l’entrée en vigueur, le 5 février, de l’embargo européen sur les livraisons de produits raffinés en provenance de Russie, ce qui devrait mettre encore davantage le marché sous pression.

«Le risque principal est que les Européens offrent des prix plus élevés pour des importations d’autres origines que la Russie, comme cela avait été le cas avec le gaz naturel l’an dernier, ce qui avait écarté les acheteurs des pays émergents», préviennent les analystes du cabinet Eurasia Group.

Pour ce cabinet, la situation actuelle du marché devrait amener l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés de l’accord Opep+ à maintenir inchangés leurs objectifs de production lors de leur prochaine réunion, le 1er février.

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